L’algue, un or vert de la Bretagne
Depuis près de dix ans, scientifiques et professionnels travaillent main dans la main pour développer la filière des algues marines et ça marche si bien que la Bretagne semble devenue la référence en Europe, regroupant autour de cette activité 3 000 à 4 000 emplois, 70 entreprises, 500 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Les partenaires d’Idealg, ce grand projet national d’investissement d’avenir porté par l’Université de Bretagne Loire et coordonné par la station biologique de Roscoff, n’ont pas à rougir puisqu’il remplit pleinement son objectif de développement de la filière. Le secteur est en forte croissance alors même que l’exploitation des algues n’a pas révélé tout son potentiel, se cantonnant aujourd’hui aux cosmétiques, mais d’autres pistes existent. Si les Européens ne sont pas encore prêts à manger des algues, elles peuvent être utilisées sous forme de compléments alimentaires pour les animaux, dans le domaine de l’environnement et de la santé pour réduire le recours aux antibiotiques, engrais et pesticides. Mais pour cela, il est nécessaire d’atteindre une équation économique viable afin que les algues soient une réelle alternative face à des produits chimiques peu chers. « Pour y parvenir, nous n’aurons d’autre choix que de valoriser à 100% les algues. Aujourd’hui, 95% des algues ne sont valorisées qu’à 30% ». Autre impératif, et de taille, il faudra cultiver des algues : actuellement, 80 000 tonnes sont récoltées (Finistère Nord), 100 000 tonnes sont importées et 100 à 200 tonnes seulement sont cultivées ! Ce n’est pas assez.