Voile Magazine

Balkis

- Texte : Bernard Rubinstein. Photos : François Van Malleghem.

ON CONNAÎT

la passion que voue le constructe­ur Franck Roy aux voiliers classiques et le soin qu’il porte aux finitions irréprocha­bles. Depuis la création de son chantier, il l’a prouvé en lançant, dès 1999 le Joli Morgann, puis la gamme des Solenn, du 23 au 42 pieds, qui confirment que le charme du passé peut se conjuguer avec des carènes modernes. Le Balkis, déjà présent au Nautic 2017 non lesté, le confirme. Dans la gamme, ce day-boat de 7 mètres s’intercale entre le Solenn 23 et le Joli Morgan, en affichant une carène et une silhouette qui évoquent les bateaux nés sur la planche à dessins, dans les années trente, du sorcier de Bristol, Nathanel Herreshoff. Architecte de génie qui mit son talent dans la conception de voiliers et de bateaux à moteur cosmopolit­es. Du cata au Class J à l’image de Reliance en passant par toute une gamme de petits day-boats de 12 à 25 pieds de la série des Buzzards Bay. En général, pour tous ses bateaux, Franck Roy construit une coque en strip planking, qui sert ensuite à la fabricatio­n d’un moule. C’est cette méthode qui a encore été utilisée pour le Balkis, si ce n’est que la première unité n’a pas été réalisée par Franck mais par le chantier Le Poder. Ce qui n’enlève rien au Balkis présent lors du dernier Grand Pavois de La Rochelle. Nous l’avons vérifié in situ, il appartient à cette famille de bateaux où l’on prend immédiatem­ent ses marques en posant le pied à bord. Dans le généreux cockpit, où les bancs en acajou aux vernis rutilants mesurent 2,20 m de longueur, il est facile de trouver sa place. Que l’on choisisse sur l’avant le poste d’équipier, ou celui de barreur sur l’arrière. A quatre, c’est un palace. Et cerise sur le gâteau, tout tombe pile-poil. Au barreur le réglage de la barre d’écoute fixée sur le pontage arrière. A l’équipier la charge de s’occuper des deux écoutes de foc mouflées qui s’utilisent sans winches, remplacés sur chaque bord par un taquet coinceur. Au préalable, il aura envoyé la grand-voile en utilisant – ou pas – le winch central, un Harken 18 situé au centre du pontage avant. Il est vrai que le Balkis n’est pas équipé de moteur. Mais qu’importe. C’est sans difficulté que nous avons quitté le ponton, d’abord sous grand-voile seule, puis en déroulant le génois monté sur un emmagasine­ur. Seule précaution préalable, descendre la dérive pivotante de 100 kg en stratifié de verre lestée à sa partie inférieure par un insert en plomb de 80 kg. Cet appendice se complétant par une semelle de plomb de 460 kg rapportée sous la coque. Pratiqueme­nt, c’est une sorte d’aileron permettant d’échouer le Balkis, condition où il repose sur la semelle et sur le bouchain arrondi de sa coque. Nous l’avons déjà évoqué, ce day-boat, dont les plans ont été remis au goût du jour en 1997 par l’architecte américain Joël White, se mène comme une mobylette. Mieux encore, avec sa bôme suffisamme­nt haute, chaque virement de bord se déroule sans la moindre anicroche et sans redouter un quelconque contact entre l’aluminium de la bôme et votre tête. Par ailleurs, avec son déplacemen­t de près d’une tonne, le Balkis garde assez d’inertie aux virements de bord pour très peu ralentir. Que dire de plus ? Que le chantier n’a pas oublié de créer des volumes de rangement pour les affaires, sous l’avant du pontage et sur l’arrière. Des volumes qui pourraient être encore facilement augmentés par la présence d’équipets situés sous les longs bancs du cockpit. La place n’y manque pas. Que si la coque est en polyester, le pont en contreplaq­ué recouvert d’un fin tissu de verre et d’époxy, l’acajou est omniprésen­t, utilisé pour l’hiloire de cockpit, les bancs, le liston, le cale-pieds. L’une des marques de fabrique de Franck Roy.

Sous voiles, le Balkis se mène comme une mobylette, d’autant que le cockpit est généreux.

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Même sous son spi asymétriqu­e d’emprunt, le Balkis affiche de bonnes performanc­es.
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 ??  ?? EN CHIFFRES… Longueur : 7,06 m. Long. flot. : 5,69 m. Largeur : 1,85 m. TE : 0,56 m/1,75 m. Lest dérive : 90 kg. Dépl. : 950 kg. SV au près : 21 m2. Génois : 9 m2. GV : 12 m2. Arch. : Joël White. Matériau : strat. verre/pol. Const. : CN Franck Roy. Prix : 53 035 €.
EN CHIFFRES… Longueur : 7,06 m. Long. flot. : 5,69 m. Largeur : 1,85 m. TE : 0,56 m/1,75 m. Lest dérive : 90 kg. Dépl. : 950 kg. SV au près : 21 m2. Génois : 9 m2. GV : 12 m2. Arch. : Joël White. Matériau : strat. verre/pol. Const. : CN Franck Roy. Prix : 53 035 €.
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 ??  ?? A l’exception de la barre d’écoute de grand-voile située sur le pontage arrière, tout l’accastilla­ge est concentré sur la plage avant. Notez les écoutes de foc mouflées.
A l’exception de la barre d’écoute de grand-voile située sur le pontage arrière, tout l’accastilla­ge est concentré sur la plage avant. Notez les écoutes de foc mouflées.
 ??  ?? L’ergonomie du cockpit et son assise très confortabl­e.
L’ergonomie du cockpit et son assise très confortabl­e.
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Il manque un dispositif pour évacuer l’eau embarquée.

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