RM Fora Marine : quel avenir?
Au Nautic, alors que le RM 1180 était couronné Voilier de l’année, la situation du chantier RM-Fora Marine faisait l’objet de rumeurs alarmantes… et fondées, le chantier ayant été placé en redressement judiciaire le 17 décembre. Sa situation reste à ce jour préoccupante. La date butoir pour les dossiers de reprise était le 6 janvier, mais le tribunal de commerce de Bordeaux n’est pas tenu de communiquer ni le nombre de candidats, ni leur nom. En revanche, à partir de cette date, le ou les candidats sont informés du nombre de dossiers en lice. Et ensuite ? Le tribunal évalue les offres et peut demander des précisions aux candidats. Le 22 janvier, il rendra sa décision. Trois possibilités : soit l’un des candidats est choisi pour reprendre le chantier, soit les offres sont jugées insuffisantes et on procède à un deuxième tour de table, soit le tribunal ordonne sa liquidation pure et simple. Dans tous les cas, ce sera douloureux… Si le repreneur est désigné dès le 22 janvier, il devra faire face à des dettes qui s’élèveraient, selon certaines sources, à plus de 3 millions d’euros, dont environ un tiers d’acomptes clients. C’est la partie la plus délicate de la dette : s’il semble impossible de l’honorer à 100 %, elle devra probablement faire l’objet de négociations au cas par cas… Quant aux autres créanciers, banques et fournisseurs, on peut supposer qu’ils n’auront pas cette chance. Dans le cas de RM-Fora Marine, l’éventualité d’un deuxième tour n’est pas évidente car la situation impose une reprise rapide de l’activité. Ce serait un mauvais signal envoyé par le tribunal qui, de fait, pourrait bien mener à la liquidation. Le pire des scénarios, mais pas nécessairement la fin de l’histoire.
En effet, la totalité de l’actif serait alors mise en vente, et un entrepreneur pourrait racheter la marque, voire une partie de l’outillage pour donner une deuxième vie à RM. Sans aucune obligation vis-à-vis des créanciers… Quel que soit le scénario, c’est donc une petite catastrophe industrielle à l’échelle du nautisme. Pour l’image du secteur, mais aussi pour les fournisseurs les plus fragiles, dont certains pourraient chuter à leur tour. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le travail a néanmoins pu reprendre au chantier.