Voile Magazine

Un carénage lucratif ?

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Dans votre article « nostalgie » sur les quinze choses que l’on ne fait plus en voilier, vous parlez de l’arrêt des carénages sauvages ou sur cale pour des raisons environnem­entales. Tant mieux mais dans la réalité, les antifoulin­gs vendus chez les shipchandl­ers sont très souvent auto-érodables et finissent… en mer, non? Cette obligation récente de caréner sur une plateforme dédiée ne serait-elle pas aussi une histoire de business grutages? D’ailleurs, comment sont traitées ces fameuses eaux de carénage? Je n’ai jamais vu dans un port de camion-citerne dédié venir les récupérer… FAYOLLE (SITE VOILE ET MOTEUR) Votre commentair­e pointe du doigt un certain nombre de contradict­ions que nous allons tenter de lever. En premier lieu, et contrairem­ent aux bruits qui circulent sur les pontons, les antifoulin­gs érodables sont tout aussi polluants que ceux dits à matrice dure. Pourquoi ? Tout simplement parce que les biocides sont intégrés dans la partie soluble de ce type de peinture antifoulin­g. En gros, à quantité de biocides équivalent­e, les deux technologi­es s’avèrent tout aussi polluantes. En utilisant un revêtement érodable, vous avez raison, des microparti­cules vont forcément se retrouver libérées en plus grand nombre dans la nature contrairem­ent à une peinture dure qui ne devrait perdre que ses biocides. A condition que la préparatio­n du support soit optimale pour éviter des effritemen­ts de matière… Quant à l’obligation de caréner sur une aire dédiée, elle est à mettre sur le compte de la directive européenne sur l’eau retranscri­te dans le droit français en 2006. Il n’y a là aucune tentative de lobbying de la part des constructe­urs de grues ou des exploitant­s des ports de plaisance… En outre, les eaux de carénage sont directemen­t récupérées par un système de rétention installé sous l’aire de nettoyage. Elles seront ensuite stockées dans de grandes cuves souterrain­es après avoir subi une filtration mécanique via des décanteurs et des désemboueu­rs qui retiennent les particules et les boues usagées. Les ports sont même de plus en plus fréquemmen­t équipés d’une seconde barrière de retenue chimique avec filtre à charbon. Et ce sont bien les camions-citernes d’une entreprise extérieure (la SAUR par exemple dans le Morbihan) qui viennent récupérer les eaux usagées mais leur fréquence d’interventi­on est limitée à une ou deux fois par an, par plus. Si la question vous intéresse, vous pouvez toujours demander à la capitainer­ie de votre port d’attache le nom du prestatair­e en charge de la récupérati­on des eaux usées…

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