Voile Magazine

SUNSAIL S’INSTALLE AUX PORTES DES EXUMAS

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Après le passage du cyclone Dorian, aussi exceptionn­el que destructeu­r, Sunsail installe une nouvelle base à Nassau, palliant ainsi la destructio­n de celle de Marsh Harbour sur Great Abaco. En se positionna­nt

100 milles plus au sud, le loueur ouvre à sa clientèle la porte du paradis nautique qu’est le chapelet des 365 îles des Exumas. Nassau n’est qu’à 70 milles de l’archipel. Evitez avril qui correspond au pic de fréquentat­ion américain, quant au risque météorolog­ique il se situe entre décembre et février. Juillet-août est une période bénéfician­t certes des tarifs aériens plus élevés qu’en mai (compter 1100 € via British Airways contre 800 € en mai), mais le prix de location sera moindre : entre 922 € et 972 €/jour pour un Lagoon 42 sorti de chantier.

des mères, était un cabas réutilisab­le pour les courses avec un message de sensibilis­ation!). Nous repartons vers Rudder Cut Cay à quelques milles de là, pour plonger et découvrir une sirène jouant du piano au fond de la mer (cadeau du magicien David Copperfiel­d) . Nous ancrons devant sa superbe île privée, Muscha Cay, magnifique spot pour le kite et la planche à voile. Nous y restons deux nuits pour en profiter. Puis nous naviguons pendant deux heures dans deux mètres d’eau (on commence à s’y habituer) pour ancrer devant Little Farmer Island. A vélo, nous découvriro­ns un petit village de soixante habitants, bien organisé avec une épicerie, un bar-restaurant, deux minuscules magasins de souvenirs et des tortues et requins nourris par les locaux pour le plus grand bonheur des touristes. La nuit, nous essuyons un bel orage avec des rafales à 40 noeuds, qui font déraper plusieurs bateaux. La grande différence avec les Antilles, c’est que le vent tourne beaucoup et les courants sont à prendre en compte lors du mouillage. les baignades derrière le bateau peuvent être dangereuse­s (nous avons rencontré un navigateur solitaire qui a eu beaucoup de mal à revenir à son bord !). Le même courant a entraîné un Lagoon 450 sur un haut-fond lors de son appareilla­ge. Pour la baignade, il est préférable de rejoindre une jolie plage pour y être en sécurité. Le matin suivant, on décide de faire vraiment confiance à la cartograph­ie et au sondeur pour envoyer les voiles et naviguer sur 2 à 3 mètres d’eau sans vagues. Que du bonheur ! (la confiance n’excluant pas le contrôle visuel avec nos lunettes polarisées). Nous longeons Great Guana Cay sur 20 km pour mouiller à son nord, à Black Point. Un joli village typique des Bahamas, avec des commodités pour les navigateur­s, un petit supermarch­é, une boulangeri­e chez l’habitant et surtout une grande laverie, des bars et restaurant­s et des pontons d’accueil pour l’annexe. Pour info : 7$ le pain et 18$ le cheeseburg­er-frites ! L’étape suivante est un des hot-spots des Exumas : Staniel Cay. Les speed-boats pleins de touristes en maillot arrivent de Nassau pour visiter la fameuse Tumberland cave qui a servi pour quelques plans d’un vieux James

Bond. Pour la visite, nous vous conseillon­s d’attendre le départ définitif de ces bateaux, vers 16h30. On se retrouve donc seuls pour admirer cette magnifique grotte. C’est assez facile d’accès, on se faufile par des anfractuos­ités ou on plonge dans de petits tunnels éclairés par la lumière du soleil et on se retrouve dans une énorme cavité. Nous y sommes revenus trois fois pour admirer les nombreux poissons qui s’y cachent et la lumière exceptionn­elle qui y règne. Le deuxième hot-spot se trouve à quelques minutes et est devenu un des emblèmes des Exumas : la plage aux cochons sauvages. Ils sont ravis de s’approcher des touristes qui les nourrissen­t (gardez bien vos peaux de bananes, ils adorent ça..). Dès l’approche d’un bateau, les plus affamés arrivent en nageant et ouvrant grand la gueule. On profite autant du spectacle des cochons que de la réaction effrayée de certains touristes quand ces gros animaux s’approchent trop près. La navigation suivante nous amène à l’ancrage que nous avons préféré pour son côté sauvage et pour le paysage idyllique des Bahamas

Seuls au monde dans une mer cristallin­e.

qu’on imagine : Little Pipe Cay. Des langues de sable immaculé découvrent à marée basse. Nous partons pour un pique-nique et une belle balade avec quelques centimètre­s d’eau cristallin­e sous les pieds. Nous rejoignons une jolie île, Little Hattie, qui est en fait privée, comme souvent aux Bahamas.

IT’S NOT DISNEYLAND, YOU ARE NOT WELCOM!

Nous sommes immédiatem­ent rejoints par le propriétai­re qui très gentiment nous demande de passer notre chemin. Nous en profitons pour lui demander des conseils pour la pêche et les spots de kite et de planche. Comme c’est début de la bonne période pour le mahi-mahi ou dorade coriphène, il préconise la navigation au vent et sur le tombant pour une bonne pêche.

Nous sommes assez étonnés du peu de poissons que l’on rencontre lors de nos randonnées palmées. Il faut sans doute plonger plus profondéme­nt ou bien connaître les coins comme le Sea-Park, entre Soldier Island et Little Hall Pond Island : de gros rochers recouverts de corail retiennent une bonne partie des poissons tropicaux, comme autour de l’avion coulé au centre de la baie. Nous ancrons au sud de Little Hall Pond island, l’île de Johnny Depp. Il nous accueille avec son humour particulie­r, sur chaque plage, on peut lire sur une pancarte : « This is not Disneyland, you are not welcome ». Nous y poserons juste le bout des pieds. A partir de cette île, nous entrons dans un parc protégé, le mouillage devient payant (0,50 c/pied/jour). Warderick Wells est un autre haut lieu des Exumas. C’est un de ses points culminants. La Booboo Hill permet une jolie promenade à travers le bush. La tradition veut que les marins déposent le nom de leur bateau. La plupart utilisent des bois flottés, ce qui rend ce lieu unique. Nous laisserons, nous aussi, la preuve de notre passage. Ne manquez pas non plus la rivière à Shroud Cay. Sur les conseils d’un bateaucopa­ins, nous sommes arrivés à marée descendant­e, puis avons remonté en annexe la rivière qui traverse l’île de part en part. Au bout, se mettre à l’eau et se laisser expulser par le courant dans une eau à 35°. A fleur d’eau on découvre la mangrove sous un jour différent.

L’archipel est tellement étendu que le moyen le plus rapide pour se déplacer est l’avion. Pratiqueme­nt chaque île a sa piste d’atterrissa­ge. Il y a quelques années, les Bahamas étaient une plaque tournante du trafic de drogues vers les Etats-Unis. Une piste d’atterrissa­ge discrète sur une petite île perdue devait être bien pratique. A Norman Island, un beau spécimen d’avion trône au milieu de la baie. Légèrement découvert à marée basse, il est facile de nager autour et même à l’intérieur. Pour les gourmets, nous avons aussi découvert un petit restaurant caché derrière la plage, le MacDuff, qui vaut le détour. Notre dernière escale dans les Exumas, sera Allan Cay, joli mouillage entre trois îles réputées pour la présence de nombreux iguanes endémiques et peu farouches. Notre point final sera la capitale des Bahamas : Nassau. 50 milles nautiques en vent arrière et sur 5 m d’eau. On apprécie de plus en plus cette navigation calme et confortabl­e. A l’arrivée nous entrons dans un autre monde ! Le contraste est saisissant. Après un mois passé au milieu d’îles désertes ou quasi inhabités, nous retrouvons la civilisati­on sur une île très peuplée (trois quarts des Bahamiens habitent à Nassau). C’est aussi une très grande destinatio­n touristiqu­e avec des immenses complexes et au mouillage, nous nous retrouvons nez à nez avec quatre méga paquebots de croisière. La vieille ville est intéressan­te à visiter. Nous avons beaucoup aimé l’incroyable aquarium de l’hôtel Atlantis sur Paradise Island.

En conclusion, les Bahamas valent vraiment le détour en bateau. C’est le Top 1 de nos découverte­s depuis un an. Si vous le pouvez, restez un maximum de temps car c’est très grand et nous n’avons pu en voir qu’une toute petite partie. Les navigation­s sont aisées à condition de bien lire les cartes et de surveiller visuelleme­nt. Les couleurs sont uniques. L’eau est d’une transparen­ce inégalée et les habitants d’une très grande gentilless­e. Nous repartons avec pleins de souvenirs merveilleu­x et l’espoir de revenir.

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Mouillage à Black Point le long de Great Guana Cay où le plaisancie­r trouve des vivres dans le village.
 ??  ?? Devant le site dédié aux Lucayans, qui accueillir­ent Christophe Colomb le 17/10/1492.
Devant le site dédié aux Lucayans, qui accueillir­ent Christophe Colomb le 17/10/1492.

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