Voile Magazine

Comment font-ils ?

La météo en solitaire

- Texte : Paul Gury.

ON NE GAGNE PAS

une course à la voile autour du monde sans maîtriser le facteur météo, c’est une évidence. C’est encore plus vrai sur un Vendée Globe, course pendant laquelle le routage est tout simplement interdit. Les skippers accèdent seulement, via la connexion satellite du bord, aux données de Monsieur-tout-le-monde sur la Toile. La formation météo occupe donc une place importante dans la carrière du coureur au large. Stages de groupe à Port-la-Forêt ou accompagne­ment personnali­sé, les 37 candidats du prochain Vendée Globe planchent régulièrem­ent sur les barbules de fichiers Grib ou les lignes isobarique­s. Tous les mois, Kevin Escoffier, Samantha Davies,

Boris Hermann, Jérémie Beyou, Charlie Dalin et consorts – tous les heureux élus du Pôle Finistère course au large – se retrouvent durant deux jours autour du gourou de la météo hauturière, Jean-Yves Bernot. Ils reçoivent auparavant un road book complet, le guide parfait du petit météorolog­ue, avec tous les systèmes météo possibles sur cette course, des simulation­s et des cas concrets à préparer en vue des stages. Si ces séances sont utiles aux marins pour retravaill­er les éléments théoriques – souvent déjà bien connus –, elles leur permettent surtout d’acquérir des automatism­es dans la prise de décisions stratégiqu­es.

En gros, l’objectif est de les rendre aptes à faire les bons choix, ou les moins mauvais, même épuisés physiqueme­nt, moralement, rincés par des dizaines de jours à régater sur les océans du Globe, l’écoute entre les dents. La hiérarchis­ation des informatio­ns doit devenir un réflexe pour les marins. Entre les Grib et leurs multiples sources (USA, Météo France, Europe…), la frontologi­e, les cartes isobarique­s de surface ou d’altitude, les champs de vagues et de houle et les myriades d’images satellite, les coureurs ont vite fait d’être submergés. Des données qui sont possibleme­nt rafraîchie­s plusieurs fois par jour : de 6 à 12 heures pour les fichiers de vent, toutes les dix minutes pour de l’imagerie satellitai­re. Une technologi­e bien utile par

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La prise d’informatio­ns météo se passe désormais sur internet.

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