Voile Magazine

Les lecteurs ont la parole

- ANDRE GOUIN (PAR MAIL)

Je transmets à votre rédaction les documents relatant l’incident qui s’est produit le 24 octobre 2019 au large de Ribadesell­a en Espagne. Je vous envoie les documents que j’ai. Vous allez comprendre par vous-même les incohérenc­es de la version des sauveteurs espagnols. Et, elles sont nombreuses. Le bateau est actuelleme­nt à sec au port de Gijón au chantier Astur Náutica. L’assurance est April Marine. Je pense qu’il est utile de communique­r sur l’interventi­on de la Salvamar afin d’éviter que de tels incidents se reproduise­nt. Nous avons lu avec la plus grande attention votre effroyable rapport de mer et le compte rendu contradict­oire de la société de sauvetage en mer espagnole, la Societadad de Salvamento. Les divergence­s sont telles qu’elles donnent l’impression de lire deux histoires totalement différente­s… Pour autant, nous ne sommes pas là pour faire jaillir la vérité mais pour tenter de donner des clés à nos lecteurs en cas de situation similaire. Tout d’abord, se limiter en termes d’assurance à un contrat en responsabi­lité civile peut paraître un peu juste. Sans être assuré tout risque chez April Marine, vous ne pouvez donc pas actionner les garanties liées aux responsabi­lités contractue­lles. C’est-à-dire la couverture des dommages matériels - vos taquets et balcons - et corporels - votre blessure au doigt – subis dans le cadre d’une assistance de sauvetage reconnue comme une opération contractue­lle tacite par le droit maritime. Vous souhaitez donc poursuivre la société de sauvetage ibérique devant les tribunaux du pays pour obtenir gain de cause : fastidieus­e procédure en vue que nous vous souhaitons couronnée de succès ! En outre, il vous faudra de nouveau vous passer de l’assistance juridique de votre assureur puisque votre contrat fait l’impasse sur la garantie dite de protection juridique. Conclusion, privilégie­r un contrat béton avec son assureur reste de loin la meilleure solution pour s’éviter bien des ennuis et dépenses, surtout si vous êtes amené à naviguer loin de vos bases. Quant aux six tentatives de remorquage avortées, elles prouvent de façon éclatante que seule la technique utilisant une patte-d’oie

avec traction par l’avant reste efficace. Enfin votre montage, qui consiste à frapper l’aussière sur l’ancre, est considéré comme parfaiteme­nt viable, contrairem­ent aux affirmatio­ns portées dans le rapport des sauveteurs espagnols. Le guide des Glénans consacre d’ailleurs plusieurs lignes à cette technique qui a fait ses preuves en haute mer. Lester la remorque en son milieu avec de la chaîne permet en effet d’atténuer la flèche (la courbe) de la remorque, ce qui lui confère cette élasticité tant recherchée. En revanche, prendre garde à bien connecter la chaîne aux taquets d’amarrage, voire à vérifier le bon état de votre étalingure. Toute la rédaction vous souhaite un bon rétablisse­ment et de belles navigation­s à venir !

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