La construction durable en question
Dans le cadre de la décroissance, serait-il possible d’avoir un article sur un voilier en bois le moins cher possible ? Avec voiles en lattes de bambou et coque creusée monoxyl… Plus que la décroissance, c’est principalement le sujet de la construction écoresponsable qui agite en ce moment le monde du nautisme. Des innovations fleurissent ici et là qui vont dans le bon sens avec une utilisation à la hausse des matériaux à base de résine biosourcée ou de produits recyclés comme la réalisation d’âme en PET (plastique recyclé type bouteille en plastique). On pense ici au Flax 27 présenté au Boat de Düsseldorf, aux futurs catamarans Windelo ou au petit dernier de chez Atelier Interface – le Floki, un Mini 6.50 - qui utilise au maximum les biocomposites et les matériaux recyclés/recyclables : la fibre de bambou et de lin, un époxy biosourcé et acrylique thermoplastique, de la mousse PET. Ou encore au catamaran Petit Nuage, un plan Wharram construit par cinq étudiants lorientais selon un cahier des charges environnementale très strict. Une réalisation en CP époxy mais qui emploie neuf panneaux de bouleau scandinave géré en exploitation durable saturé d’une époxy biosourcé à hauteur de 70 % grâce à un apport en huile de pin… Autre initiative tout aussi prometteuse : le projet organicboats de Julien Gratiot. Installé à Crozon depuis 2014, ce biologiste de profession converti de fraîche date à la charpenterie de marine travaille sur un prototype, un trimaran inspiré des Sandegs, « des bateaux ultra-rapides et performants qui viennent de Sulawesi, une île au centre de l’Indonésie ». La construction en bois est réalisée à partir de matériaux locaux, du cyprès obtenu auprès d’un artisan de la presqu’île et du bambou en provenance d’Ergué-Gabéric.