La fin d’un géant
Celui qui s’est appelé Club Méditerranée, La Vie claire ou Phocéa n’est plus. Le quatre-mâts de 72 mètres, mythique pour avoir été conçu (1976) par Alain Colas, dessiné par Michel Bigouin puis transformé par Bernard Tapie (1982) en yacht de plaisance a brûlé puis sombré dans l’archipel de Langkawi. Si ce clipper du XXe siècle démesuré et bourré d’innovations tel que l’avait imaginé Alain Colas n’a pas brillé en course, notons qu’il a tout de même traversé l’Atlantique en juin 1988 en 8 jours, 3 heures et 29 minutes. Un joli chrono pour un voilier alors richement aménagé. En mai 1976, juste avant la Transat, on découvrait en rade de Toulon un géant automatisé pour un homme seul aux barres hydrauliques mis sous pression par un moteur de 7 ch, aux voiles épiées par quatre caméras diffusant en passerelle. Il en fallait de l’énergie pour toute cette modernité. Rappelons qu’il disposait d’une hélice hydrogénératrice, de cellules solaires, de plusieurs générateurs et d’un parc batteries de 3 tonnes ! Impressionnant. Pourtant c’est une histoire de drisses – que Bernard Rubinstein, journaliste à Neptune Nautisme trouvait sous-dimensionnées – qui obligea Alain Colas à faire escale à Terre-Neuve durant la Transat 76… Il n’aura pas d’autre chance. Deux ans plus tard, son skipper disparaissait sur un autre grand voilier innovant. Des deux voiliers qui ont fait la légende d’Alain Colas, il ne reste que le souvenir et une chanson…