Voile Magazine

Deux frères de la côte

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Depuis plus de trente-cinq ans, ces deux-là ont tout connu et ils l’ont vécu ensemble. L’apprentiss­age de la course au large, la fierté d’atteindre un objectif, les désillusio­ns. Entretien croisé avec Yannick Bestaven et Arnaud Boissières, alias Cali, deux gamins d’Arcachon inséparabl­es. Votre marin de légende, celle ou celui qui a bercé votre enfance ?

YB : Loïc Caradec. J’étais avec en vacances avec mes parents à La Trinité dans les années 80. Son catamaran [ Royale] m’avait fait forte impression. La première nuit de course de la Route du Rhum, de retour chez moi, dans mon lit, je pensais à lui et je m’interdisai­s de dormir, songeant à ce bonhomme sur son grand bateau. Et Tabarly bien sûr.

AB : Henry de Monfreid. Le meilleur régatier au monde : il faisait la course contre les Anglais et il réglait son bateau pour sauver sa vie. Titouan Lamazou, également. Petit, je ne voulais pas faire le Vendée Globe, je voulais faire Lamazou !

Yannick, qui est Cali ? Cali, qui est Yannick ?

YB : Cali aurait pu être un personnage de bande dessinée ! Il est avant tout un pote d’enfance, un frère, un mec ultra généreux, un boute-entrain. Il a cette force incroyable de prendre les choses en dérision tout en étant extrêmemen­t sérieux dans la conduite de ses projets. Il boucle quatre Vendée consécutif­s : c’est juste un excellent marin ! Cali, c’est l’ami à avoir !

AB : Yannick est mon grand complice. C’est un passionné, un teigneux aussi. Il n’est cependant pas carriérist­e, c’est un mec génial, sur l’eau et à terre, du talent en veux-tu en voilà et une ribambelle d’histoires à raconter. Ce Vendée-là nous a encore plus rapprochés.

Vous verra-t-on un jour naviguer ensemble ?

YB : Pourquoi pas ? On l’a eu fait à l’époque de la Mini, en attendant d’avoir construit le second bateau, on naviguait ensemble sur le premier.

AB : Il n’y aurait que nous… Mais nous avons des entreprise­s, des projets individuel­s à faire avancer. Yannick pourrait m’apporter beaucoup. On a un vécu tel que ce serait une très belle aventure.

Quel personnage posthume ou contempora­in aimeriezvo­us accueillir à votre bord ?

YB : Un bon vieux corsaire ! Genre Surcouf !

AB : Mes grands-pères. L’un a appris à la voile à ma mère, l’autre m’a enseigné la rigueur et la droiture.

Un concert privé de Francis Cabrel ou un week-end avec Laura Laune* ?

YB : Un week-end avec Laura Laune ! En pédalo à Noirmoutie­r…

AB : Laura Laune ! Du côté de Noirmoutie­r… Yannick peut venir s’il veut !

*Durant la course, Yannick a embarqué et chanté Francis Cabrel. L’humoriste Laura Laune a quant à elle écrit une chanson pour Cali. Une chanson pleine de sel qui a depuis fait le tour des réseaux sociaux.

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A l’arrivée, Yannick était là pour accueillir Cali en mer. Comme une évidence.

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