Fort Cigogne, chantier du patrimoine
Veillant sur le mouillage de la Chambre de l’archipel de Glénan, Fort Cigogne souffre depuis sa construction, au XVIIIe siècle, de problèmes d’étanchéité : l’eau de pluie s’infiltre dans les casemates et la cuve de stockage d’eau douce de 130 m3 ne peut être remplie au-delà de 27 m3 ! Heureusement, le fort, propriété de l’Etat, bénéficie d’un projet de réhabilitation de 4,2 millions d’euros. Il ne s’agit pas de restituer son état de 1750, mais de le rendre conforme aux normes de sécurité, de protection de l’environnement et de confort pour les 85 adhérents de l’école qui y séjourneront : une fois restauré, le bâtiment sera destiné au pôle formation moniteurs (niveau 4 FFV et FPI*). Les travaux devraient être achevés en 2023 avec un bloc sanitaire innovant où les fameuses toilettes « Cunégonde », communément répandues sur l’archipel, seront remplacées par un système de lombricompostage qui va réduire le volume des déchets renvoyés sur le continent. L’autre challenge est d’être autonome en eau. Pour cela l’école espère avoir l’autorisation de l’Agence régionale de santé pour boire l’eau de pluie filtrée pour le moment déclarée potable mais non consommable. L’enjeu est de taille, car si l’ARS donne son feu vert pour Fort Cigogne, le système pourra être appliqué aux autres îles. Une décision cruciale, qui permettrait de se passer des bonbonnes d’eau (voir article p. 86), comme c’était le cas avant 2014, date à laquelle la consommation d’eau de pluie a été interdite dans les établissements recevant du public. Un chantier pas facile car soumis aux aléas météo, aux marées et à un calendrier de nidification ! De mars à mi-août, on doit laisser l’espace libre pour les oiseaux. Une cohabitation qui se passe bien puisque le dernier comptage a fait état de nouveaux habitants chez les goélands, les cormorans et les hirondelles.