Voile Magazine

UN PATRON COMPOSITE

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Depuis 2003, Trégunc Fondateur et patron actuel : Serge Calvez Matériau de prédilecti­on : le composite

L’HISTOIRE de ce chantier débute à Paris où Serge Calvez est monté pour modeler statues et autres décors de stuc ou de fibre de verre pour l’Opéra de Paris, les grands faiseurs de la mode, l’événementi­el… Mais l’inéluctabl­e appel du Grand Ouest le ramène vite auprès de ses copains de collège, Roland Jourdain, Bertrand de Broc. La mer n’est toujours pas son gagne-pain. Serge le sculpteur, devenu décorateur, agence les intérieurs bretons, renouant avec sa formation d’ébéniste. C’est plus tard, au large et pendant un avis de grand frais, que son parcours pro prend une tournure iodée. Serge a 37 ans, il est à la barre de son Jouet 22 entre Groix et Bénodet. La navigation est raide, sur la tranche, mais le cap évident : « Il faut que je fasse la Mini-Transat ! » A peine le temps de sécher qu’il appelle son copain Bilou. « Je veux construire un mini. - OK, appelle Pierre Rolland ou Marc Lombard ». Le moteur de Serge c’est la constructi­on. Naturellem­ent, pour un ancien ébéniste, il s’agit de construire une coque en strip planking, superposit­ion de fines lamelles en red cedar. Il n’en sera rien. Pas de Mini-Transat au sortir de l’histoire, mais un business plan pour produire un Mini 650 en série, le Dingo... Une constructi­on bois étant commercial­ement irréaliste, il sera en composite comme ces décors réalisés dans sa jeunesse à Paris. « Je n’ai jamais fait la Mini. Aujourd’hui je viserais plutôt la Transquadr­a, c’est plus de mon âge. Mais je ne regrette pas d’être resté à quai. Mon besoin d’aventure a pris une autre forme quand j’ai fait du Dingo un croiseur de plaisance : le Yaka 650. Le premier voilier en infusion, le premier biquille performant surtout qui marque la naissance de Marée Haute. Ensuite tout s’est accéléré avec le Django 770 élu Voilier de l’année en 2011. Désormais, 93 unités naviguent et le centième devrait toucher l’eau cette année! Une sacrée réussite pour un chantier qui grossit (36 employés), d’autant qu’il y a toute une gamme de 6 à 13 m qui gravite autour de ce best-seller, mais aussi un performant Django 8S et bientôt un motor boat de 9,30 m, le Barang. « Concevoir de nouvelles unités ça m’éclate. Pour chaque modèle j’ai mes crobards. Je cogite beaucoup autour de l’esthétique, de la matière. Faut que ce soit beau ! En même temps, on est réellement obligés

de travailler sur l’évolution et les attentes de notre clientèle. » Il faut être marin, confortabl­e, performant. C’est un équilibre difficile à trouver. « Le 980 n’est pas loin d’être idéal, en tout cas il est bien marqué par notre ADN. » Mais Serge, le modeleur devenu décorateur puis constructe­ur de voiliers est désormais entreprene­ur visant la diversific­ation de son chantier : Marée Haute est donc une marque de voiliers, bientôt de motonautis­me, mais aussi un chantier d’entretien et d’hivernage – Belon Marine Loisirs – et un départemen­t pro dédié au secteur profession­nel de la pêche. Marée Haute, une emprise composite.

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Serge Calvez, dans un Django en cours d’aménagemen­t, aime multiplier les projets.

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