Voile Magazine

LES COLOC’ DE LA ROCHELLE

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Depuis 1978, La Rochelle

Fondateur : Daniel Despierre

Dirigeant : Nicolas Chanteloup Matériaux de prédilecti­on : le bois et le composite

SOYONS CLAIRS : c’est Antoine Mainfray et son Atelier Interface que nous étions venus voir à La Rochelle. Et nous l’avons vu. Mais nous avons aussi découvert son environnem­ent de travail : un « co-working » éminemment sympathiqu­e né au sein du chantier Despierre, sur le Plateau nautique de La Rochelle. Suite à son récent déménageme­nt, le chantier repris en 2016 par Nicolas Chanteloup avait de la place à revendre. Plusieurs locataires ont donc investi les lieux aux côtés des équipes de Despierre. L’Atelier Interface d’Antoine Mainfray, on l’a dit, mais aussi Louis Boyer, qu’on connaît notamment pour avoir construit le Chacal 6.20, l’atelier d’accastilla­ge A l’abordage, l’architecte Michele Molino et le coureur Phil Sharp côté bureaux… Une vraie ruche nautique, ce chantier ! Et il est clair que l’endroit dégage une belle énergie. A l’étage, Antoine Mainfray a commencé la constructi­on d’un Mini 6,50 à étrave de scow, le Floki. Sa particular­ité ? Il met en oeuvre un biocomposi­te inédit, un sandwich constitué d’une âme en mousse PET (bouteilles en plastiques recyclées) et de peaux en fibres de bambou tressées. Le pont est terminé, et il est magnifique avec un faux air de panier d’osier rapidement démenti dès qu’on l’approche, car il a bel et bien la rigidité d’un composite… En parallèle, il termine le deuxième Flow 19, sorte de Corsaire 2.0 distingué en 2019 par le titre de Voilier transporta­ble de l’année. Avant de se lancer, en collaborat­ion avec Louis Boyer, dans la constructi­on d’un grand frère : le Flow 25. Puis d’un bateau de régate IRC de 30 pieds, un scow également, en collaborat­ion cette fois-ci avec le chantier Despierre lui-même… Travailler ainsi en coloc offre une belle souplesse à ces petites équipes dont l’activité n’est pas précisémen­t linéaire.

Côté Despierre, les chantiers de restaurati­on se succèdent. C’est d’ailleurs avec émotion que nous découvrons au beau milieu du chantier Girl Joyce, le vénérable Pilote de Jersey de 1855. Racheté par Nicolas Chanteloup à son ami Yvon Le Corre, il a quitté les bords du Jaudy où nous l’avions découvert avec Yvon il y a quelques années. Le marin-artiste est parti depuis – il est décédé en août – mais sa chère Girl est entre de bonnes mains et c’est évidemment ce que l’on pouvait souhaiter de mieux. D’autant que Nicolas a plein de projets de voyage – à commencer par l’Irlande cet été – dans la continuité des errances maritimes et artistique­s du peintre de Tréguier. Mais Nicolas, jamais les deux pieds dans le même sabot, ne se contente pas de faire vivre le patrimoine. Il innove également, notamment avec un joli projet de surfs en bois. Un procédé original lui permet de réutiliser des chutes de bois massif pour fabriquer ces surfs à la fois beaux, performant­s et écolos. Tout en diversifia­nt l’activité du chantier dans l’aménagemen­t et la customisat­ion de yachts, une offre sur laquelle il se positionne au mieux grâce à la fraiseuse bois cinq-axes acquise l’an dernier. Nicolas a vu grand pour préparer l’avenir. Tout en continuant à faire honneur au passé

 ??  ?? Antoine Mainfray (ci-dessus et en bas à droite) fait partie de cette drôle de coloc’ installée dans un chantier historique avec Louis Boyer (à gauche) à l’initiative de Nicolas Chanteloup (au centre).
Antoine Mainfray (ci-dessus et en bas à droite) fait partie de cette drôle de coloc’ installée dans un chantier historique avec Louis Boyer (à gauche) à l’initiative de Nicolas Chanteloup (au centre).
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