Les potins des pontons
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Depuis une dizaine d’années, Roland Jourdain planche avec ses équipes de Kaïros Environnement sur l’utilisation de la fibre de lin en remplacement de la fibre de verre. Dès 2013, il construit ainsi un premier trimaran de 7 m – Gwalaz, à partir d’un Tricat 23.5 – qui sert encore aujourd’hui de plateforme de test. Cette expérience, ainsi que le travail sur des surfs, des paddles et d’autres bateaux rendent aujourd’hui possible la construction d’un multicoque de grande taille. Il s’agit d’un Outremer 5X, dessiné par VPLP et construit à La Grande Motte. Pour la première fois, la fibre de verre est délaissée au profit de la fibre de lin, fournie par le leader du secteur : Terre de Lin. « La fibre de lin est produite en circuit court, a des propriétés proches de celles de la fibre de verre et est beaucoup moins énergivore à produire », résume Roland Jourdain. C’est en effet en Normandie que le lin est cultivé. Christophe Baley, professeur à l’Université de Bretagne Sud, lui prête une autre vertu : « C’est un test à grande échelle pour utiliser la biomasse, et ainsi stocker le CO2 dans un produit industriel », résume l’universitaire. D’abord destiné à la performance et la vitesse, ce multicoque baptisé We Explore sera dans un premier temps équipé a minima afin d’être léger et rapide. Une fois qu’il aura fait la preuve de ses capacités marines – notamment
Roland Jourdain participera à la Route du Rhum 2022 sur un Outremer 5X en fibre de lin. lors de la Route du Rhum 2022 –, il embarquera les explorateurs de la fondation dont il porte le nom et servira de support pour leurs missions de recherches, d’innovations ou de sensibilisation. Explore et ses fondateurs ont la vocation de faire évoluer nos modes de consommation et ce bateau permettra de sensibiliser les entreprises et le public à cette démarche. Avec son franc-parler, Roland explique son état d’esprit : « Parce que nous avons atteint les limites planétaires, il est urgent d’agir concrètement avec l’aide des technologies et d’y associer de nouveaux modes de consommation responsables ». L’académicien Erik Orsenna, ambassadeur du projet, parle pour sa part d’une « île de solutions », une formule qui résume l’ambition de ce projet.