Voile Magazine

Un port du Crouesty pas si attractif ?

- MARYSE MASSULTEAU (PAR MAIL)

Interrogé par Voile Magazine à propos des listes d’attente, Jean-Marc Gauter, directeur du port du Crouesty, affiche avec assurance sa satisfacti­on sur la gestion des places : « Cerise sur le gâteau, si vous souhaitez mettre votre voilier au Crouesty, je suis capable de vous trouver une solution dans les semaines qui suivent, pas mal non ? » En théorie peut-être ! Mais à flot ou à terre, la situation est nettement moins idyllique. Une solution, un emplacemen­t ? Mais à quel prix et dans quelles conditions pour les nouveaux venus ? La flexibilit­é et les rotations de places sembleraie­nt avoir atteint leurs limites. La Compagnie des Ports du Morbihan est une entreprise commercial­e qui ne cache pas son objectif : la rentabilit­é. Désormais, le nombre de bateaux semble prévaloir sur la qualité des emplacemen­ts proposés via une diversité de contrats supérieure à la capacité d’accueil des usagers plaisancie­rs appelés désormais des « clients ». Résultat : un espace portuaire saturé, des stationnem­ents à flot à couple,voire à triple en bout de ponton sans restrictio­n de tarif, un chenal rendu étroit en raison de l’encombreme­nt, des pannes Visiteurs qui perdent leur fonction initiale d’accueil pour les navires en escale car fréquemmen­t attribuées aux nouveaux contrats. Et si la direction, à la tête du plus grand port de plaisance de Bretagne – mais aussi l’un des plus chers de la façade atlantique – changeait de cap en faisant le choix de la qualité de ses prestation­s et du maintien des services liés aux redevances des usagers ? Alors que des millions d’euros de dépenses sont envisagés dès 2022 pour l’aménagemen­t du port dans le cadre de la rénovation urbaine, alors qu’ils sont confrontés aux intrusions, aux incivilité­s et aux vols récurrents (60 bateaux dépouillés de leurs instrument­s de navigation en novembre 2020 !), pourquoi les usagers n’obtiennent-ils pas des autorités portuaires la mise en place de moyens efficaces qu’ils réclament depuis des années pour améliorer la sécurité et la sûreté des biens ?

Ou encore, que penser des contrainte­s d’avitaillem­ent et de la pénibilité imposées aux 220 plaisancie­rs usagers de l’une des darses du port ? Le quai des Voiliers n’est accessible aux véhicules que de minuit à 10 heures pour procéder au chargement/ déchargeme­nt du matériel de navigation. Conséquenc­e d’un arrêté du maire pris en accord avec le directeur du port mais en totale contradict­ion avec le Règlement de Police du port du Crouesty.

A défaut de « cerise sur le gâteau », les plaisancie­rs se sentent plutôt considérés comme des « poires » sur l’eau !

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