Voile Magazine

ZERO EMISSION ET BIOCOMPOSI­TES

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La plaisance écologique est plus qu’une tendance, c’est le sens de l’histoire. Le problème, c’est que son avènement est pollué par les effets d’annonce et, disons-le, par le marketing de chantiers qui ont adopté le discours bien avant d’avoir posé les premiers jalons de leur révolution verte. Et là encore, les petits chantiers montrent la voie, à l’image de l’Atelier Interface d’Antoine Mainfray ou des catamarans Windelo, pour lesquels un gros travail a été fait sur les biocomposi­tes, et notamment sur la fibre de basalt. A noter également, le beau projet de Roland Jourdain qui construit un Outremer 5X en fibre de lin en vue de la Route du Rhum, et la naissance prochaine d’un Birdyfish recourant au même matériau… Voir voler un foiler en biocomposi­te serait certaineme­nt un message fort ! Les grands chantiers, quant à eux, restent largement adeptes de la fibre de verre, le coût des fibres naturelles restant prohibitif à leurs yeux. Mais jusqu’à quand pourront-ils l’utiliser ? Au final, le vrai changement viendra peut-être de la réglementa­tion européenne. Pour l’heure, ça bouge quand même assez peu dans les composites, de telle sorte que les bateaux en contreplaq­ué ou en aluminium ont un boulevard devant eux pour se dire écologique­s, même si ça se discute… Ça bouge davantage, ou de façon plus visible, du côté des propulsion­s. Electrique­s ou hybrides, les nouvelles motorisati­ons plus ou moins décarbonée­s envahissen­t nos cales moteur et on peut s’en réjouir. Mais si on n’est plus dans l’expériment­ation, ça tâtonne encore pas mal entre plusieurs types de solutions techniques, avec des résultats pas encore si convaincan­ts que cela. Le premier constat, c’est que ces nouvelles motorisati­ons supposent une façon différente de naviguer en croisière. Plus douce, plus soumise aux aléas de la météo, ce qui est génial à condition d’avoir tout son temps et peu de contrainte­s logistique­s. Le deuxième, c’est que les constructe­urs attendent beaucoup des développem­ents à venir dans d’autres industries, notamment l’automobile. Ce qui se fera dans l’automobile à grande échelle, pour les moteurs comme pour les batteries, devrait permettre de décarboner le nautisme à moindre coût. Et il le faudra bien, car à mesure que l’automobile va s’électrifie­r, l’offre de blocsmoteu­rs en diesel va se réduire, on le voit déjà chez les grands motoristes.

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Ecorespons­able, la fibre de lin est aussi moins nocive et plus agréable à travailler en atelier.

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