Une filière de pêche à la voile
Tangi Le Bot et son équipe, ancrés entre Brest et Plougastel-Daoulas (Finistère), ont l’ambition de relancer la pêche professionnelle à la voile sur un catamaran. Un projet qui a attiré l’attention du monde des sciences de la mer et de l’Europe. « C’est un peu cliché, car toutes les pêches sont différentes, mais on estime que 2 kg de poisson pêché équivalent à un litre de gasoil. Notre idée n’est pas de repenser la pêche actuelle mais de s’inspirer des méthodes traditionnelles pour relancer des systèmes vertueux, un peu à la manière d’une AMAP, en s’adaptant aux espèces présentes en rade de Brest, du bar à l’araignée en passant par les coquillages. » L’objectif est aussi de réduire l’impact acoustique sous-marin de la pêche en se déplaçant à la force du vent. « Grâce au financement du FEAMP (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche), l’association a pu se procurer un catamaran et l’adapter pour la pêche chez Kaïros – le chantier de Roland Jourdain, à Concarneau –, mais aussi grâce au coup de main du bureau d’étude de Mer Forte, la structure de Michel Desjoyeaux. L’autre point fort du projet porté par Tangi Le Bot, docteur en biologie marine, mais aussi matelot, c’est son potentiel d’expertise environnementale en appui à la recherche scientifique. « Nous allons proposer aux chercheurs et aux techniciens de nous accompagner pour des campagnes d’essai d’outils océanographiques, mais aussi de prélèvements en rade ». La petite équipe entame dans quelques jours sa première campagne de test du navire, le Skravik, avant d’embrayer sur des tests de pêche réelle et bientôt, qui sait, une mention « pêché à la voile » sur les étals des poissonniers ! Nora Moreau