Voile Magazine

« L’occasion a doublé son marché ! »

TROIS QUESTIONS A JEROME LE JOUBIOUX FONDATEUR D’ANTIPODE, SOCIETE DE BROKERAGE

- L’intégralit­é de l’interview est à lire sur www.voileetmot­eur.com

Comment se porte le marché de l’occasion ?

Il a doublé en deux ans ! Depuis dix ans, nous étions à 60 000 mutations de propriété par an, ça ne bougeait pas vraiment. Aujourd’hui, on est passé à 114 000 mutations annuelles. En clair, environ 6 % du parc global des bateaux (985 000 unités) changeaien­t de propriétai­re chaque année, maintenant c’est près de 12 %. Sur les plus de 8 m (96 400 unités), nous étions à 8 300, c’est passé à 17 000 en 2021.

Pourquoi une telle croissance ?

Le marché de l’occasion n’est pas boosté par la pénurie d’unités neuves comme on le dit souvent, car les chantiers continuent d’en vendre, avec certes d’énormes délais de livraison. La croissance de l’occasion s’explique plutôt par l’effet Covid – qui a profité à tout le marché de l’outdoor –, mais surtout à la fin des leasings à TVA réduite pour l’achat d’un bateau neuf (nov. 2020). Si vous regardez bien les chiffres, au même moment le prix de l’occasion s’envole. L’avantage d’acheter une unité neuve s’est amoindri et la cote de l’occasion est remontée. Comprenez bien : les unités d’occasion étaient ringardisé­es par ces systèmes de financemen­t très souples : un Océanis 40 était vendu neuf 200 k€, et cinq ans après il valait 100 k€, ce n’était pas normal. En fait, les bateaux d’occasion sont revenus au juste prix. Pour ma société, c’est simple : on a vendu plus de bateaux, plus cher, plus vite, avec plus de marge.

Quels sont les bateaux qui se vendent le mieux ?

Sans surprise, pour les voiliers, les unités entre 40 et 45 pieds entre 100 et 200 k€ de chez Bénéteau/Jeanneau/Dufour. Elles sont vendues en un mois maximum, parfois même dans la semaine, car là où l’acheteur d’hier visitait quatre ou cinq bateaux, aujourd’hui ça se joue sur une seule visite avec une décision très rapide, pour ne pas rater le coup. La France est la championne du monde du bateau de milieu de gamme et les étrangers viennent chez nous pour faire leur marché. L’an dernier, 60 % de nos ventes se sont faites à l’export : Allemagne, Pays-Bas, Suède, Canada, USA, Chili Argentine, etc. Les seuls qu’on ne voit plus sont les Anglais, depuis le Brexit.

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