Voix du Jura

Saint-Amour: les Ets Monnard condamnés pour un accident du travail

Un salarié avait eu les deux jambes écrasées en nettoyant un véhicule de l’équarrisse­ur.

- CHRISTOPHE MARCHAL

Le directeur général des établissem­ents Monnard à SaintAmour, a été reconnu responsabl­e de la sécurité du site et a été condamné, mardi 6 septembre par le tribunal correction­nel de Lons à 3000euros d’amende dont 2 000 avec sursis pour manquement aux règles de sécurité. Le samedi 20 avril 2013, un agent de nettoyage avait été gravement blessé alors qu’il nettoyait un camion au jet à haute pression. L’homme, trentenair­e, a eu les jambes écrasées par la benne du véhicule qui avait transporté des carcasses d’animaux morts. Le dirigeant était poursuivi pour blessure involontai­re dans le cadre du travail avec incapacité de travail supérieure à trois mois. L’employé gravement blessé a été opéré à plusieurs reprises et se retrouve néanmoins handicapé. « Il ne pourra plus jamais conduire et jouer au foot avec ses enfants, », selon son avocate. Une opération pourrait être tentée mais elle semble extrêmemen­t risquée : une amputation en cas d’échec… Il est en arrêt de travail depuis un an et demi.

Une jambe « en 1 000 morceaux »

« Ma jambe droite a été cassée en 1000 morceaux», a témoigné l’ancien salarié qui touche une pension invalidité et d’adulte handicapé. En civile, la CPAM estime à 133 000 euros le préjudice. Cet accident aurait-il pu être évité? Le salarié et le chauffeur du camion, ont-ils reçu une formation suffisante pour le poste de travail ? Pour la procureur, l’entreprise a fait preuve d’imprudence voire de négligence, faute d’avoir informé et formé suffisamme­nt ses employés aux règles de sécurité. Selon l’inspection du travail, si les suspension­s du véhicule avaient été dégonflées et la benne avait été élevée au maximum, l’accident n’aurait sans doute pas eu lieu. « Le chauffeur aurait dû avoir la consigne de dégonfler les suspension­s », a estimé la représenta­nte des services de l’État.

Pourtant, l’entreprise prélave, lave et rince environ 150 bennes par jour depuis des années. « C’est la première fois que cela arrive, il y a un facteur qui a été mal identifié », a soutenu le conseil de Monnard estimant que le dossier présente des zones d’ombre et s’étonnant que ce soit le dirigeant qui est poursuivi et non la société. « On nous a expliqué en gros comment laver les camions », a assuré la victime qui ne se déplace plus qu’avec des béquilles. L’avocate lyonnaise de l’entreprise a estimé que « son dirigeant n’a pas de responsabi­lité dans l’accident » même s’il « est regrettabl­e ». Le conseil de l’entreprise Monnard n’exclut pas de faire appel.n

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