Saint-Amour: les Ets Monnard condamnés pour un accident du travail
Un salarié avait eu les deux jambes écrasées en nettoyant un véhicule de l’équarrisseur.
Le directeur général des établissements Monnard à SaintAmour, a été reconnu responsable de la sécurité du site et a été condamné, mardi 6 septembre par le tribunal correctionnel de Lons à 3000euros d’amende dont 2 000 avec sursis pour manquement aux règles de sécurité. Le samedi 20 avril 2013, un agent de nettoyage avait été gravement blessé alors qu’il nettoyait un camion au jet à haute pression. L’homme, trentenaire, a eu les jambes écrasées par la benne du véhicule qui avait transporté des carcasses d’animaux morts. Le dirigeant était poursuivi pour blessure involontaire dans le cadre du travail avec incapacité de travail supérieure à trois mois. L’employé gravement blessé a été opéré à plusieurs reprises et se retrouve néanmoins handicapé. « Il ne pourra plus jamais conduire et jouer au foot avec ses enfants, », selon son avocate. Une opération pourrait être tentée mais elle semble extrêmement risquée : une amputation en cas d’échec… Il est en arrêt de travail depuis un an et demi.
Une jambe « en 1 000 morceaux »
« Ma jambe droite a été cassée en 1000 morceaux», a témoigné l’ancien salarié qui touche une pension invalidité et d’adulte handicapé. En civile, la CPAM estime à 133 000 euros le préjudice. Cet accident aurait-il pu être évité? Le salarié et le chauffeur du camion, ont-ils reçu une formation suffisante pour le poste de travail ? Pour la procureur, l’entreprise a fait preuve d’imprudence voire de négligence, faute d’avoir informé et formé suffisamment ses employés aux règles de sécurité. Selon l’inspection du travail, si les suspensions du véhicule avaient été dégonflées et la benne avait été élevée au maximum, l’accident n’aurait sans doute pas eu lieu. « Le chauffeur aurait dû avoir la consigne de dégonfler les suspensions », a estimé la représentante des services de l’État.
Pourtant, l’entreprise prélave, lave et rince environ 150 bennes par jour depuis des années. « C’est la première fois que cela arrive, il y a un facteur qui a été mal identifié », a soutenu le conseil de Monnard estimant que le dossier présente des zones d’ombre et s’étonnant que ce soit le dirigeant qui est poursuivi et non la société. « On nous a expliqué en gros comment laver les camions », a assuré la victime qui ne se déplace plus qu’avec des béquilles. L’avocate lyonnaise de l’entreprise a estimé que « son dirigeant n’a pas de responsabilité dans l’accident » même s’il « est regrettable ». Le conseil de l’entreprise Monnard n’exclut pas de faire appel.n