LE COMMENTAIRE

Quelles sont déroutantes, les trois lectures de ce dimanche ! Comme elles ressemblent à nos bulletins d’informations ! Faussetés, mensonges, tricheries, faux en écritures, tout cela pour opprimer les plus faibles : nous reconnaissons bien là des fléaux qui écrasent l’humanité depuis des millénaires… Les prophètes du Premier Testament ne se sont pas privés de dénoncer avec force ces méfaits et mensonges : ainsi Isaïe dénonce « ceux qui traînent le péché avec la corde du mensonge » (Is 5, 18) ; et Ezéchiel, les bergers qui « gouvernent le troupeau avec violence et dureté et laissent les brebis devenir la proie de toutes les bêtes sauvages » (Ez 34). Les psaumes portent la marque de la colère du Seigneur contre les auteurs de toutes ces malversations : « Tu détestes tous les malfaisants, tu extermines les menteurs ; l’homme de ruse et de sang, le Seigneur le hait » (ps 5, 5-7). Amos, dans la lecture d’aujourd’hui, transmet même une menace du Seigneur : « Jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits », ce que la piété populaire a bien retenu : « Ils ne l’emporteront pas en paradis », disaient nos anciens ! Si mortifères que puissent être tous les méfaits et mensonges des « malfaisants », le Seigneur se montre plus puissant encore : « De la poussière, il relève le faible, il retire le pauvre de la cendre pour qu’il siège parmi les princes… » (ps 112). Ezéchiel le promettait : si les responsables du peuple ne sont pas à la hauteur, le Seigneur assure : « Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles » (Ez 34,10). Il peut même aider à tirer du bien d’un mal, comme faire utiliser l’argent mauvais pour réaliser de belles choses, notamment se faire des amis durables. Au milieu de ces lectures dénonciatrices, Paul invite à prier pour les chefs d’état et pour ceux qui exercent l’autorité afin que chacun puisse vivre « dans la tranquillité et le calme, la piété et la dignité ». Combien cette prière résonne encore dans notre monde !