Voix du Jura

Une méthode critiquée mais très économique

Les terrains de sport posent encore des problèmes, mais ils sont en cours de résolution.

- JEAN-MICHEL HUGUES DIT CILES

Des pancartes sont installées dans toute la ville pour expliquer que les pesticides ne sont pas utilisés pour le traitement des routes et des espaces verts. Conçues par ses services internes, la communicat­ion, l’eau et l’environnem­ent, elles sont au nombre de trente-deux et de plusieurs formats. Vingt font référence aux désherbant­s, huit au fauchage raisonné et quatre sont plus détaillées.

Une ville très en avance sur les obligation­s progressiv­es

Le Plan Ecophyto issu des travaux du Grenelle de l’environnem­ent et de la transposit­ion française de la Directive cadre européenne 2009/128/ CE vise la réduction progressiv­e de l’usage des pesticides en zones agricoles et non agricoles. Ils seront totalement interdits à partir de 2017 selon une directive de Ségolène Royale, ministre de l’Écologie. Dès 2009, la Ville a demandé aux agriculteu­rs de ne plus utiliser de pesticides, et c’est ainsi qu’elle s’est ixé le même but. La devise générale était déjà « tous concernés ». Les démarches ont par conséquent démarré en 2010, des membres des services sont allés voir des personnes dans les villes de Grenoble, Rennes, Strasbourg, Dijon, dans lesquelles beaucoup d’informatio­ns étaient à prendre. Cathy Biass-Morin, responsabl­e des espaces verts à Versailles, leader du 0 Phytos, a également formé des personnes. Elle a partagé son expérience des cimetières et les a mises sur la bonne voie. Des formations en interne ont suivi et dès 2011, la semaine des alternativ­es aux pesticides a été proposée au public. Elle rencontre un vif succès chaque année, 2017 verra la 7e édition vers le 11 mars.

Le personnel et les techniques en remplaceme­nt des pesticides

Seul le désherbage thermique était pratiqué en 2011. Il s’agissait d’essais avant de généralise­r cette méthode dans la ville. Les premiers tests ont été réalisés sur les voiries. Par la suite, un réciprocat­eur a été utilisé dans le cimetière et en ville. Il permet de couper l’herbe autour des arbres, au plus près des bordures et surtout, au ras du sol. Composé de deux lames qui tournent en sens inverse, il évite les projection­s des gravillons ou cailloux. Les éco jardiniers de la Ville ont adopté ce système et ont essayé de le perfection­ner. Solution économique, tout est allé très vite pour le cimetière après avoir arraché l’herbe pendant quatre ans. Autre solution, semer une herbe qui pousse lentement et permet d’obtenir des tapis de verdure propices au recueillem­ent. La gestion des terrains de sport est plus compliquée. Ce sont des surfaces très sollicitée­s et les maladies ont une facilité à s’y développer, ce qui oblige à utiliser des fongicides. Il ne reste à ce jour plus que 7 % dans ce domaine à solutionne­r. La Ville aura atteint les 100 % et inalisé son but initié depuis sept ans. Les avis reçus au sujet du traitement des routes et espaces verts n’ont pas toujours été tendres. En 2011, au début des démarches et essais, des réactions ont été violentes face à trop d’herbe dans le cimetière. Pourtant, en une seule journée, tout était rentré dans l’ordre grâce à la rapide interventi­on des éco jardiniers. Les plaignants ont été rassurés et les services soutenus par les élus ont tenu bon. En 2012, ils ne recevaient plus que de bonnes remarques. Les prairies fleuries ont été très appréciées, mais les fleurs fanées laissées dans les espaces verts ont nécessité des explicatio­ns face aux critiques. À ce jour, le public est bien plus sensible et les petites communes s’adaptent aussi. La ville de Lons-le-Saunier a réussi, mais la gestion reste compliquée avec des produits qui ne sont plus disponible­s et du matériel qui devient moins résistant. Il faut faire un maximum d économies avec un maximum d’eficacité. Le coût global de l’entretien des voiries, espaces verts et sports, était de 29 192,20 en 2010. Il est passé à 4 727,99 en 2014 avec 2072 heures de travail des éco jardiniers.

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