Les artisans opposés à l'impôt à la source
Plusieurs organisations professionnelles voient cette mesure supplémentaire comme une contrainte supplémentaire.
“Artisans pas collecteurs d’impôts”. C’est avec ce slogan simple et une pétition en ligne, que les représentants des organisations professionnelles d’artisans comptent porter le mécontentement de leur base devant les politiques et les médias. « La solution de prélever l’impôt à la source n’est pas une si mauvaise idée mais en l’état elle ne convient pas aux petits artisans », explique Michel Chamouton, président de l’union des artisans comtois (UAC). Aux côtés de l’UAC, les organisations UPA (union professionnelle artisanale), CAPEB (artisanat du bâtiment), CNAMS (fabrication et services) et CGAD (métiers de l’alimentation) demandent simplement le retrait de ce système pour les artisans. Ses représentants étaient réunis mercredi dernier au Moulin des Ecorces à Dole.
Vie privée
A moins pour les entreprises de moins de 20 salariés de percevoir 5% des sommes collectées pour assurer cette mission.
« Pour nous c’est une contrainte supplémentaire, un coût supplémentaire en interne ou via les comptables et une exposition à des sanctions si le reversement est mal effectué. les grandes entreprises n’ont pas ce problèmes puisqu’elles sont déjà dotées de
services RH mais nous représentons majoritairement des petites et micro-entreprises », précise Michel Chamouton en rappelant que l’artisanat est considéré comme « la première entreprise de France ». En Franche-Comté ils
sont environ 17 000. « Le souci c’est que les coûts risquent à un moment donné d’être répercutés sur les clients. Et puis personnellement je ne me vois pas demander à mes gars ce qu’ils gagnent. Ce n’est pas notre rôle d’entrer dans la vie des gens », complète-t-il.
Représentativité
Derrière cette opération, les artisans expriment un désarroi plus profond comme l’explique Christian Orlandi, de la CNAMS
pour le territoire de Belfort : « On est très mal représentés et souvent oubliés par nos dirigeants. Ils ne nous connaissent pas. Pas plus que les organisations patronales. C’est une démarche entreprise avec les grands et on le rend obligatoire à toutes les entreprises. » Pour l’instant, aucune mobilisation dans la rue n’est prévue, même si l’idée n’est pas exclue. « Peut-être qu’on est pas assez incisifs, reconnait Michel Chamouton, mais ce n’est pas notre façon de faire. On veut se mettre autour d’une table et être représentés vu ce que l’on pèse dans l’économie. »