Voix du Jura

Ouverture de la chasse : une année à poils plutôt qu'à plumes

- LAURENT VILLETTE

Pour l’ouverture dimanche, les quelque 8000 chasseurs du Jura n’ont pas spécialeme­nt été à la fête : « l’ouverture s’est passée moyennemen­t, car la températur­e élevée ne favorise pas le travail des chiens », explique Christian Lagalice, le président de la Fédération départemen­tale. « Il faudra attendre encore pour que la saison prenne son cours habituel. J’ai rarement vu une températur­e comme ça en cette saison, avec une végétation sèche qui ressemble plus à la steppe qu’au Jura. »

Les sangliers très nombreux

Du point de vue des population­s, les oiseaux (faisans, perdrix, canards) ont énormément souffert des pluies du printemps, peu favorables à la nidiicatio­n. Mais côté poil, ça va mieux avec trois espèces qui se portent plutôt bien dans le départemen­t : le sanglier, avec des petits en nombre; le cerf, qui continue sa progressio­n et le lièvre, qui aime particuliè­rement les étés secs.

«Les sangliers s’adaptent très bien au nouveau mode cultural et vivent de moins en moins en forêt, profitant des grandes cultures céréalière­s. Pareil pour les cerfs, dont la population a longtemps été cantonnée à la forêt de

Chaux, mais que l’on rencontre désormais dans les autres secteurs. Quant au lièvre, c’est le gibier noble par excellence, 100 % sauvage, il est aussi très présent dans le Jura, et on peut souvent en apercevoir le soir le long des routes », explique Christian Lagalice. Une incertitud­e demeure alors sur la population des chevreuils : « les pluies de printemps ont eu un effet positif, car les fenaisons ont été plus tardives, ce qui a limité la mortalité suite au machinisme agricole, mais la pluie du mois de mai et la fraîcheur, avec des gelées jusqu’à la mi-mai, ont certaineme­nt eu des effets négatifs, le chevreuil étant

très sensible aux effets climatique­s. »

Le plan de chasse 2016 arrêté par le Préfet autorise un tir de 570 cerfs, 5 282 chevreuils, 154 chamois et 2 330 lièvres. Il n’y a en revanche pas de restrictio­ns sur la chasse aux sangliers, ceux-ci étant particuliè­rement nombreux.

Un dimanche à la chasse

En dehors de la chasse proprement dite, la Fédération va aussi poursuivre ses initiative­s de communicat­ion et de protection du milieu naturel. Communicat­ion avec deux rendez-vous importants, ouverts au grand public : « Un dimanche à la chasse », dimanche 16 octobre, avec 39 sociétés participan­tes à travers tout le Jura; et des sorties des sorties « brame du cerf » pendant la période de rut, vendredi 16 septembre à Meussia, mercredi 21 septembre en forêt de Chaux, jeudi 22 septembre en forêt du Massacre, mardi 27 septembre à Meussia, mercredi 28 septembre en forêt de Chaux et jeudi 29 septembre en forêt du Massacre. « Le brame est un formidable spectacle. Ces sorties sont ouvertes au public, mais sur inscriptio­n, pour ne pas déranger tout le temps ces animaux ». Protection de l’environnem­ent avec la suite du programme initié sur la sauvegarde des zones humides dans le départemen­t, et des aménagemen­ts à venir sur le lac de Chambly, récemment acquis par les chasseurs, en lien avec la Communauté de communes du

pays des Lacs. « Ce lac est une réserve d’eau pure et naturelle. Chasseurs et non chasseurs, nous devons travailler ensemble pour protéger les zones humides, car le problème, on le voit avec la fermeture anticipée de la pêche par manque d’eau, va prendre de plus en plus d’acuité dans les années à venir ». Et Christian Lagalice de

conclure : « de nos jours, le chasseur n’est pas qu’un type avec un fusil. C’est aussi quelqu’un qui protège l’environnem­ent. »

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Sangliers et lièvres sont très présents dans le Jura

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