34 crus pour le Concours mondial du savagnin
Du pire peut toujours naître le meilleur. Ainsi, lorsque des parlementaires européens avaient eu pour projet d’autoriser le mélange de vin blanc et de vin rouge pour faire du rosé, quelques sommeliers ont vu rouge et, sous l’impulsion de Brigitte Leloup, ont formé l’association des sommeliers d’Europe pour contrer cette hérésie. « Car c’est
est une, assurément », martèle Thierry Corona, aujourd’hui président de l’association, qui a notamment pour objectif de « lutter contre les vins sans âme » à l’heure où « tout à tendance à
s’internationaliser ». C’est donc « de justesse » que l’association a pu convaincre les parlementaires de ne pas adopter cette législation dès son passage en première lecture, ce qui a notamment permis de garder une vraie identité aux rosés, notamment ceux de Provence…
Les sommeliers d’Europe ne pouvaient pas choisir meilleur terroir que le Jura - et le concours mondial du savagnin - pour tenir leur assemblée générale. Avec une nouvelle bataille à mener : la défense du titre et du terme de sommelier. « En Amérique, on a créé une école de sommeliers en cannabis. C’est stupide, aussi stupide que si tous ceux qui regardent des cailloux se disaient chirurgiens en cailloux… Le terme de sommelier doit être réservé au vin et à la cave. »
Depuis deux ans, l’association propose aussi un certificat de sommelier européen qui mette réellement en valeur les vins de terroir de l’Union sachant que les deux premiers pays demandeurs ont été la Moldavie et le Luxembourg.
En plus de leur congrès, la quarantaine de sommeliers des différents pays européens ayant fait le déplacement a pu sillonner le Jura durant une semaine, à la découverte des vins et produits régionaux et suivre, à Saint-Lothain, la conférence du géologue Michel Campy sur le thème « Les savagnins du Jura sont-ils inexorablement liés aux marnes du Lias ? » proposée, elle, dans le cadre du concours mondial du savagnin.