550 réfugiés attendus dans la Région... Et après ?
Lundi, le démantèlement de la « jungle » de Calais a débuté sous haute protection policière et le regard de 700 journalistes. Trente et un centres d’accueil sont prévus pour la région Bourgogne-Franche-Comté où 550 réfugiés seront accueillis.
Dans le cadre du démantèlement de la « jungle » de Calais, 550 réfugiés devraient être envoyés en Bourgogne – Franche-Comté, dont 120 pour le seul département de la Côted’Or. A 8 h 40, lundi, le premier bus est d’ailleurs parti pour la Bourgogne avec à son bord une cinquantaine de Soudanais et d’Afghans. « C’est allé très vite. On leur a montré une carte de France pour choisir leur destination. On leur a ensuite donné un bracelet. Ils ont ensuite embarqué dans
le car », expliquaient nos collègues de Radio France. Combien seront-ils à être ainsi acheminés dans le Jura ? Aucune information n’a été diffusée à ce sujet par la Préfecture mais, selon la presse nationale, le département pourrait accueillir un centre d’accueil et d’orientation (CAO) en plus de deux centres d’accueil de la CADA et une trentaine de migrants.
« Devoir humanitaire » Pour le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, « ce démantèlement est un devoir humanitaire pour notre pays. Il est l’aboutissement d’un engagement constant de l’État depuis deux ans à Calais, aux côtés des élus locaux et des associations. Il répond donc à la fois à une urgence, mais aussi aux attentes d’une ville et de ses habitants qui font face depuis plus de quinze ans à une crise migratoire d’une grande envergure. » Et pour lui, tant pis si les habitants des régions, et leurs élus, s’opposent à l’installation de centres d’accueil de la CADA et aux centres d’accueil et d’orientation (CAO) : « On ne peut pas d’un côté exiger de l’État qu’il prenne ses responsabilités, et de l’autre le lui reprocher. L’accueil des réfugiés est de la responsabilité de l’État et le Gouvernement fait son travail en assumant cet accueil et en le finançant entièrement. Les maires sont bien entendu consultés et associés par les Préfets, qui les rencontrent régulièrement et leur rappellent le caractère transitoire des CAO. Quelques-uns tentent d’organiser des référendums locaux illégaux, mais la majorité des maires joue le jeu de la solidarité nationale. »
Protection internationale
Comme le martèle le ministre, les centres d’accueil et d’orientation « sont la clé d’un accueil digne en France ». Ils devraient permettent aux migrants de bénéficier d’un temps de répit, dans des conditions stables et rassurantes. Mais les CAO ne constituent pas des solutions d’hébergement sur le long terme. Et les personnes devront rejoindre d’autres dispositifs dès lors qu’ils auront déposé une demande d’asile en France. L’immense majorité des personnes présentes à Calais seraient d’ailleurs éligibles à la protection internationale, originaires de pays dictatoriaux ou en proie à la guerre.
Au final, les réfugiés de Calais seront répartis sur l’ensemble du territoire d’ici la fin de la semaine et la « jungle », ce vaste bidonville accueillant toute la misère du monde, sera détruit. Mais rien ne dit qu’en quittant les rives de la Côte d’Opale ils auront renoncé à leur désir de passer outre-Manche. Et qui sait si dans un jour, une semaine, un mois, ils ne retourneront pas làbas tenter une nouvelle fois leur chance ? De Lons-le-Saunier à Londres, la distance n’est que de 821 km. Sauf qu’entre les deux pays se dresse pour eux un mur difficilement franchissable.