Mobilisation autour d’une famille Russe
Un collectif a organisé un goûter partagé le 22 octobre en soutien à la famille Petrosian-Karimov, déboutée de sa demande d’asile en France et invitée à quitter le territoire français…
ARBOIS.
Originaires de Russie, Mariam Petrosian et Armen Karikov sont arrivés en France avec leurs deux enfants le 15 juillet 2014. Après une étape à Strasbourg, ils ont été transférés à Arbois et accueillis dans un centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) durant le temps d’examen de leur demande de droit d’asile. Ils sont actuellement logés dans un appartement HLM de quatre pièces plus une cuisine avec un autre couple et un bébé. Ils vivent à sept dans cet appartement. Ils aiment beaucoup Arbois : « c’est tranquille », dit Mariam, nous avons été bien accueillis et tout le monde est gentil ».
Ce bonheur relatif est dangereusement menacé puisque le couple a été débouté de sa demande et a reçu un courrier émanant de la préfecture lui signifiant l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) au plus tard ce jeudi 27 octobre. Le comité de soutien a tout de suite réagi et a organisé un goûter auquel ont participé une centaine de personnes, parents d’élèves, habitants d’Arbois et des environs. Les enfants ont réalisé durant tout l’après-midi des dessins signifiant leur solidarité avec leurs amis Roman et Tamara, en classe de CP et CE2, et leurs parents. Ces dessins sont affichés sur les grilles de l’école. Quant aux adultes, ils ont pu longuement échanger avec la famille et le collectif, et ils sont nombreux à vouloir participer à la chaîne de solidarité qui se met en place. Plus de 120 signatures ont déjà été apposées sur la pétition qui sera envoyée au Préfet.
Les actions du collectif
Le collectif composé d’un noyau dur et d’une centaine de personnes va mener des actions juridiques, faire circuler la pétition… « L’urgence est de déposer un recours et faire opposition à l’OQTF, mais pour cela le couple doit faire une demande d’aide juridictionnelle. Ce recours permettrait de gagner un peu de temps et de repousser le délai du 27 octobre. Mais ça
ne durera pas et il faudra à nouveau essayer de grignoter un peu de temps ».
Le collectif est aidé par deux associations : le Réseau d’éducation sans frontière qui le guide dans les démarches à faire et le CDDLE (Comité des devoirs des libertés des étrangers) à Besançon, associations très actives depuis une vingtaine d’années dans ce genre de situation.
Nouvelle vie
La famille a commencé une nouvelle vie ici, mais qui risque de s’effondrer s’ils doivent repartir en Russie « où ils ne seront pas les bienvenus ou s’ils sont obligés de vivre cachés. Ils se sont très bien intégrés à Arbois, ils assistent aux cours de soutien de la langue française dispensés par le Secours populaire via les Restos du coeur et Mariam s’implique beaucoup dans la vie scolaire. Mariam et Armen veulent juste continuer la vie qu’ils se sont construite ici sans être dépendants de qui que ce soit. Ils aimeraient avoir le droit de travailler, ce qui leur est refusé pour l’instant bien que des entreprises soient prêtes à signer des promesses d’embauche. »
Actuellement ils touchent une aide financière de l’ADA (Accueil demandeurs d’asile) qui s’arrêtera le 27 octobre. A partir de cette date, ils n’auront plus aucun revenu hormis les dons.
Pour tous renseignements et messages de soutien : comitesoutienpk@gmail.com