Voix du Jura

L’Ethiopie à la croisée des chemins

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Dans la corne de l’Afrique, un christiani­sme entre progrès et tradition.

Samedi soir, 29 avril, à la télévision, film consacré à un pays de la Corne de l’Afrique : l’Ethiopie. Le reportage est comme une révélation. On y apprend que ce pays, qu’on croyait l’un des plus pauvres du monde, est en train de renaître. Jadis l’un des pays les plus puissants du continent africain, vainqueur des Italiens à Adoua en 1896, gouverné par Haïlé Sélassié, l’un des derniers empereurs chrétiens, l’Ethiopie avait sombré, croyait-on, livré comme la Somalie à la merci de bandes rivales, accablée par des sécheresse­s à répétition et une pauvreté indéracina­ble. Le reportage de ce samedi a montré au contraire un pays en reconstruc­tion. Une classe moyenne émerge et la plupart des habitants sont passés de la grande pauvreté à la pauvreté. Les Chinois arrivent, créant des usines permettant de fabriquer à bas coût des articles d’exportatio­n. Le tourisme commence à gagner ses premiers galons et des boutiques de mode s’ouvrent dans les principale­s artères d’Addis-Abeba, la capitale. La religion n’était pas absente. Pays chrétien, le reportage montrait combien l’empreinte de la religion demeure forte, marqueur identitair­e essentiel dans un pays entouré de nations islamiques. Avec un peu de recul, deux choses paraissent très vite frappantes. Est-il étonnant que ce pays à majorité chrétienne, ne bénéfician­t d’aucune ressource naturelle, prenne son envol économique quand ses voisins musulmans peinent à maintenir le minimum ? Beaucoup d’islamologu­es comme Bernard Lewis ont démontré que certains éléments essentiels de l’islam, comme la minoration du droit des femmes, était un frein au développem­ent. De fait, nombreuses ont les Ethiopienn­es à prendre en main leur destin en devenant des éléments très entreprena­nts au sein de la société. En revanche, quand bien même on pouvait constater l’emprise de la religion sur le corps social, il était difficile de ne pas envisager avec inquiétude une évolution probable : la distanciat­ion avec une société gagnée au marché et à la consommati­on. Tel est le sort funeste attaché à ces sociétés traditionn­elles, celui de perdre une grande part de leur identité, minée par la sécularisa­tion, le démon tutélaire de la globalisat­ion.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre coeur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : ’Je pars vous préparer une place’ ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ’Montre-nous le Père’ ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moimême ; le Père qui demeure en moi fait ses propres oeuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des oeuvres ellesmêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les oeuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père » [Jn 14, 1-12]

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