■LONS LE SAUNIER « Le prix de la liberté est la vigilance éternelle »
Le droit au rêve, qui a pour pendant le devoir de vigilance, rassemble les Jurassiens de l’association de l’Association des déportés internés résistants patriotes du Jura.
L’Association des Déportés internés résistants patriotes du Jura (ADIRP) avait choisi SaintDidier pour y tenir samedi 6 mai son assemblée générale, quelques jours d’ailleurs après la date commémorant le massacre perpétré par les troupes allemandes le 25 avril 1944. Effectivement, la volonté de ses membres et de leur nouveau président Pascal Hugonnet, par ailleurs président de l’Amicale régionale de Neuengamme, est bien de perpétuer la mémoire de ces années sombres de triste mémoire. Mais comment faire, alors que les effectifs subissent l’érosion du temps ? Pourtant, 72 ans après la libération des camps, et le « Plus jamais çà » du serment des déportés, d’abominables conflits se perpétuent par le monde au gré des folies de quelques dictateurs. Et Pascal Hugonnet de citer Henri Broch : « Le droit au rêve a pour pendant le devoir de vigilance » avant d’ajouter « c’est cela qui est le moteur de nos actions, car le prix de notre liberté c’est la vigilance éternelle ! ».
Ainsi l’association ne manque aucune cérémonie patriotique nationale ni les commémorations jurassiennes, pas plus que la préparation annuelle du Concours national de la Résistance et de la Déportation, même si de nouvelles dispositions viennent de réduire l’implication des associations mémorielles. Courant 2016, un élément très fort fut la nomination de quatre déportés jurassiens au grade de Chevalier de la Légion d’honneur…
Ce fut aussi, après de nombreuses années d’engagement, le passage de témoin entre Jacqueline Vuitton et Pascal Hugonnet. Cette dernière a d’ailleurs été nommée présidente d’honneur par les membres de l’association. Avant le partage d’un repas amical, un hommage avec dépôt de gerbes sur la place des Déportés et à la stèle commémorant le 25 avril 1944 a cloturé cette assemblée.
Comme chaque dernier samedi du mois d’avril, le Souvenir français organise, au hameau de Saint Georges à Frébuans, une commémoration à la mémoire du Commandant René Foucaud, chef de l’armée secrète du Jura dont le poste de commandement était installé dans le château Vandelle de Saint Georges. En tentant de s’échapper, le Commandant René Foucaud a été abattu le 26 avril 1944 par des Waffen-SS, la Gestapo et des miliciens « français ». Malheureusement, handicapé par une sciatique, il eut des difficultés à franchir une haie et fut abattu, sans ménagement, par une rafale de fusil-mitrailleur.
Lors de cette cérémonie plusieurs gerbes ont été déposées : le « Souvenir Français », l’Association nationale des « anciens résistants et amis de la résistance » et par les enfants de Jean-Marie Pernin, l’un des martyrs de Saint-Didier torturé et exécuté le lendemain à Trenal. De nombreuses personnalités, élus, porte-drapeaux, habitants de Frébuans et de Trenal ont participé à cette émouvante cérémonie. Lors de son allocution, M. Doussot a rappelé qu’en ces temps troublés et incertains en raison d’importantes menaces terroristes dans notre pays, il ne fallait pas oublier ceux qui se sont sacrifiés et qui ont combattu, pour notre liberté, au péril de leur vie.