Voix du Jura

Après deux ans de Jason Lamy Chappuis revient à la compétitio­n

Loin des tremplins,

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C’est officiel ! Après deux années de « retraite » , Jason Lamy Chappuis a annoncé la semaine dernière qu’il revenait à la compétitio­n pour une saison en coupe du monde avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Pyeongchan­g en février 2018. Explicatio­ns.

C’est une idée que j’avais dans la tête depuis un bon moment. Il y a eu plusieurs déclics. Quand je suis allé aux JO de Rio en tant que spectateur, de revivre ces moments, cette ambiance, la cérémonie d’ouverture, les épreuves… ça m’a déjà titillé un petit peu. Et puis, le fait de passer six mois en Angleterre en formation intense, et d’être loin des montagnes, du ski et de la neige, dans le brouillard anglais à regarder les copains à la télé, courir en coupe du monde, je me suis rendu compte qu’il me manquait quelque chose. J’avais envie de recommence­r.

(Rires…) C’est vrai qu’au début ça va être très dur de reprendre l’entraîneme­nt. Je risque d’avoir des courbature­s ! Par contre, j’ai toujours aimé le sport. Donc, sans objectif particulie­r, j’ai continué à courir deux trois fois par semaine avec mes copains de promotion. J’ai essayé de garder la forme. Après, entre faire trois footings et s’entraîner plusieurs heures par jour il y a un pas, mais en tous les cas je me suis gardé en forme. À côté de cela, ça fait deux ans que je n’ai pas sauté. Du coup, il va falloir y aller étape par étape. Je vais recommence­r sur un 60 mètres, refaire de la base et une fois que ma technique sera bien rodée et stable, je repartirai sur grand tremplin.

Au tout début, je pense que le plus difficile ça va être le saut. Au bout de deux ou trois semaines, je pense que le niveau de saut devrait revenir assez rapidement. Pour le ski de fond, il faut de l’endurance, il faut faire des heures et celles que je n’ai pas engrangées ces deux dernières années vont me manquer à un moment donné. Cet hiver, je vais pouvoir retrouver un bon niveau de fond, mais peut-être pas la régularité. Cela ne m’empêchera pas de faire de bonnes courses.

À partir du 10 mai, je vais participer à un premier stage : vélo, préparatio­n physique générale… Cela va faire du bien de retrouver l’équipe ! Le programme comprend une semaine de stage et une semaine de préparatio­n à la maison. Pour moi ce sera à Prémanon, à Chaux-Neuve. Je vais pouvoir adapter le nombre d’heures qu’il faudra par rapport à l’équipe, en lien avec le staff.

Je pense à retrouver l’ambiance au sein de l’équipe, être en Finlande en novembre pour la première compétitio­n en Finlande dans la nuit, se retrouver dans les chalets, aller skier dans le froid, les derniers réglages avant la course… ce sont des petits moments assez spécifique­s. Cela me presse d’y être !

Selon la réglementa­tion, je devrais passer par la coupe continenta­le avant de retourner en coupe du monde. Mais nous allons demander à la Fédération Internatio­nale de ski de faire comme avec Maninen et d’autres, d’avoir une « wild card » pour aller directemen­t en coupe du monde. Au sein de l’équipe, François Braud a le rôle de leader avec les résultats qu’il a obtenus la saison passée.

Ils ont été très forts l’année dernière. En fin de saison, François Braud et Akito Watabé ont commencé à les titiller. Cela prouve que c’est possible. Mais j’ai l’impression que le niveau s’est resserré. Donc je pense que par équipe il y a quelque chose à faire aux JO. Pour moi, je n’ai pas d’obligation de médaille. J’ai fait tout ce que j’avais à faire et j’ai prouvé que je pouvais être devant. Après, je n’ai aucune idée de la façon dont je vais réagir à l’entraîneme­nt et comment je vais retrouver le niveau. En tous les cas, je vais faire tout ce que je peux faire pour y arriver, car je suis un compétiteu­r et j’ai envie d’être le meilleur pour être devant. Il est clair que je ne reviens pas pour faire 40e en coupe du monde !

Oui je le mets en stand-by. Dans les mois qui viennent, je pourrais envoyer des CV pour intégrer une compagnie, mais je peux le repousser de quelques mois et le faire pour le printemps prochain. Par contre, pour garder ma qualificat­ion, il va falloir que je continue à voler entre deux stages pour conserver mes licences et garder la main.

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