Un champ sous surveillance
A Trénal, un gros massif d’ambroisie s’est invité dans un champ de soja. Problème : cette parcelle est située près des habitations…
« Vous devriez voir ça : ce n’est pas un champ de soja, c’est un champ d’ambroisie… » Alors que le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) avait classé le département du Jura en « alerte rouge » allergo pollinique pour ces fameux pollens d’ambroisie, à Trénal, des habitants se sont inquiétés de l’état d’un champ bordant la rue Thiellet, où la plante invasive prospère.
Pourtant, depuis le 23 juin 2014, un arrêté préfectoral impose aux « propriétaires, locataires, ayant droit ou occupants à quelque titre que ce soit » de terrains de « prévenir la pousse, nettoyer et entretenir tous les espaces et détruire les plants déjà développés ». L’obligation vaut d’ailleurs pour les parcelles agricoles en culture, mais aussi pour les collectivités locales et territoriales, en particulier ceux gérant les voies de communication. D’ailleurs, l’arrêté prévoit que dans chaque commune, un référent soit mis en place désigné par le maire, qui a pour mission de localiser la présence de la plante, rencontrer les propriétaires ou occupants de la parcelle concernée « et les inciter à prendre les mesures appropriées ».
Arrêté préfectoral
Si l’arrêté préfectoral est si impératif, prévoyant même de déroger à l’interdiction de brûlage des déchets verts pour permettre le brûlage des pieds d’ambroisie post-floraison, afin de ne pas contribuer à la dissémination des graines lors des opérations de transport, c’est que sa prolifération pose de sérieux problèmes de santé publique. « Plus il y a d’ambroisie, plus il y a de personnes qui développent une allergie », explique Laurent Rebillard, le responsable du pôle de santé végétal chargé de la lutte contre l’ambroisie au Fredon de Franche Comté. En Rhône-Alpes, région particulièrement touchée par la prolifération, de 15 à 22 % des personnes développeraient une allergie. C’est un peu moins en Franche-Comté puisque l’estimation de 2014 est de 10 à 12 % de la population, mais ça monte : la fourchette était de 6 à 10 % en 2007…
Précautions à la récolte
Alors à Trénal, cette arrivée de l’ambroisie est surveillée comme le lait sur le feu. Et s’il n’a pas été demandé à l’agriculteur de détruire sa récolte, après consultation du Fredon, il va devoir prendre des mesures importantes pour limiter les risques de contamination. « Il s’est engagé à faire sa récolte vers le 20 septembre et à nettoyer ensuite sa machine. Il va trier et récupérer les graines d’ambroisie et les brûler », explique le maire, Jean Roy. « Ensuite, il va traiter la parcelle avec un désherbant total et pour l’année prochaine, il va planter sur cette parcelle une céréale qui se récolte plus tôt, lorsque la plante n’est pas en graine. Il a bien pris en compte l’importance du problème. Et pour l’instant, c’est la seule parcelle touchée dans le village ».