Pour pallier le déficit de production, les vins du Jura comptent se développer
Comment rééquilibrer la balance entre une production trop faible de vin du Jura, face à une demande de plus en plus forte, jusqu’à l’internationale (13 % de la production part à l’export) ? Tel était la question à laquelle les 300 participants de la journée « Vignoble du Jura – Terre d’avenir », organisée par le Comité Interprofessionnel des Vins du Jura, vendredi 13 octobre dernier au lycée agricole de Montmorot, ont tenté de répondre.
À travers une journée d’échanges et de réflexions, les différents acteurs de milieu viticole et vinicole ont dressé un bilan de leur situation et des pistes de développement pour les années à venir. « Le constat local est simple : depuis une douzaine d’années, les rendements sont en baisse pour des raisons de choix qualitatifs ou de développement du bio, entre autres, et la demande, elle, est en hausse, grâce à une progression constante de la notoriété des vins du Jura ; ce qui créé un déficit et doit nous amener à nous développer dans les années à venir, grâce à l’installation de nouveau viticulteurs et à la création de nouvelles parcelles », explique Jean-Charles Tissot, président du Comité Interprofessionnel des Vins du Jura. Mais d’ajouter « ce développement de parcelle doit être maîtrisé et se faire de manière cohérente et qualitative ».
Pour se faire, la profession va effectuer, d’ici le printemps prochain, un recensement des parcelles AOC non cultivées, « afin d’avoir une photographie claire du foncier disponible. Aujourd’hui, nous savons que nous avons 2 000 hectares de plantés et qu’il nous reste 9 000 hectares plantables sur le secteur AOC, sans savoir exactement leurs situations et leurs états. Dans un premier temps, nous n’allons pas faire un recensement exhaustif, mais nous allons travailler sur les parcelles à proximité de celles déjà plantées, histoire d’avoir une cohérence. » Problème, la zone d’AOC pour les vins du Jura est la même que celle du Comté. Mais JeanCharles Tissot est clair : « nous ne voulons pas faire la guerre au Comté, car nous sommes complémentaires. Une fois le recensement effectué, nous verrons quelle stratégie d’implantation nous mettrons en place. »
Avec le désir de planter une soixantaine d’hectares de nouvelle vigne chaque année, le Comité Interprofessionnel des Vins du Jura espère rééquilibrer la balance d’ici quatre à cinq ans. « Cette journée a permis une réelle prise de conscience de la part des acteurs de la profession et de nos partenaires, ce qui va permettre de rapidement faire bouger les lignes. »