A la découverte du psautier
Une invitation pour mieux prier les psaumes.
L’intérêt pour l’Ancien Testament, les Psaumes en général, a pris beaucoup de vigueur chez de nombreux chrétiens. Les psaumes sont priés et chantés régulièrement, que ce soit par la lecture quotidienne du bréviaire pour les prêtres ou lors de la messe dominicale. Si beaucoup y sont attachés, on le doit autant à leur forme qu’au message qu’ils véhiculent. La forme poétique qu’ils épousent s’accorde avec de nombreuses mélodies. Leur apparente simplicité leur confère la saveur toujours renouvelée qui accompagne l’art poétique. Qu’ils soient de louange ou de supplication, les psaumes scandent la marche du peuple de Dieu à travers l’histoire. « Les cent cinquante psaumes du Psautier, écrivent Michel Berder et Sophie Ramond, sont ainsi avant l’expression de la foi, de la détresse, de l’espérance ou de la confiance de ceux qui les ont produits. » (p. 12) Dans cet ouvrage simple et clair, Michel Berder et Sophie Ramond s’emploient à donner des clés pour mieux comprendre leur message. Ils le font au moyen de touches successives destinées à toujours mieux cerner le sujet. De la sorte, ce livre aide à comprendre combien ils ont été école de prière au cours des siècles. Quelles sont les attitudes spirituelles qu’on peut y déceler ? Comment comprendre leur langage ? Que penser de l’agencement du Psautier ? Avaient-ils un rapport avec les religions des civilisations mitoyennes du Proche-Orient ancien ? etc… Point d’actualité alors que le magistère s’apprête à reformuler un passage du Notre-Père, il n’est pas inintéressant de constater que la prière que Jésus a apprise aux chrétiens possède de nombreux points de contact avec les psaumes, en particulier le psaume 145. La réussite de ce est à la hauteur de l’effort pédagogique entrepris par les auteurs.
On peut dire que ces textes sont rabâchés. Les deux commandements qui n’en font qu’un… on connaît… Toute la loi et les prophètes se retrouvent dans ces deux préceptes. Ailleurs, pourtant, Jésus affirme que pas un iota ne disparaîtra de la Loi. Alors, que croire ? Il n’est pas d’amour qui ne soit tièdre. Chaque face renvoie aux deux autres et les rend indispensables à la première : Dieu, les humains, moi. N’est pas le fait de marcher à cloche-pied qui nous empêche d’aimer en vérité ? Se confondre en dévotions peut m’empêcher de voir les autres autour de moi. Ne servir que les humains risque d’user mon corps et mon esprit. Faire du nombrilisme en ne m’inquiétant que de moi seul va me rendre impossible pour mes contemporains. L’équilibre n’est pas aisé dans ces dimensions trines de l’amour. C’est toujours à conquérir. Ce qui peut nous y aider c’est de contempler Dieu Trinité. En fait, quand Jésus nous donne cette triple référence à l’amour, il nous demande d’imiter ce qu’il vit avec le Père et l’Esprit Saint. Jésus donne Dieu Trinité comme modèle de l’amour humain. Voilà qui va remplir mon dimanche d’action de grâce. Le Seigneur me prend au sérieux. Il veut, en tout cas il souhaite, que mon comportement en matière d’amour soit à l’image du sien. Quel bonheur d’être ainsi appelé à lui ressembler. [P. Henri Gau]
Ainsi parle le Seigneur : « Tu n’exploiteras pas l’immigré, tu ne l’opprimeras pas, car vous étiez vousmêmes des immigrés au pays d’Égypte. Vous n’accablerez pas la veuve et l’orphelin. Si tu les accables et qu’ils crient vers moi, j’écouterai leur cri. Ma colère s’enflammera et je vous ferai périr par l’épée : vos femmes deviendront veuves, et vos fils, orphelins. Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, à un pauvre parmi tes frères, tu n’agiras pas envers lui comme un usurier : tu ne lui imposeras pas d’intérêts. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. C’est tout ce qu’il a pour se couvrir ; c’est le manteau dont il s’enveloppe, la seule couverture qu’il ait pour dormir. S’il crie vers moi, je l’écouterai, car moi, je suis compatissant ! » [Ex 22, 20-26]