■SAINT-AMOUR Le compteur Linky fait débat
Ce compteur communicant mis en place par Enedis suscite des interrogations qui ont été évoquées par Nicolas Bérard, l’auteur du livre
Nicolas Bérard, journaliste à auteur du livre a animé une conférence débat sur le nouveau compteur Linky, vendredi 13 octobre à la salle Victor-Hugo. Il était l’invité de l’association Saint-Amour Nature Environnement.
D’ici 2021, 35 millions de compteurs seront remplacés en France pour un coût évalué à 4,5 milliards d’euros. « Enedis assure que ce coût ne sera pas supporté par les usagers, mais c’est à voir… L’estimation est assez basse », précise Nicolas Bérard. D’autre part, dit-il, « avec ces compteurs communicants, marché de la donnée personnelle, un grand nombre d’informations seront récoltées sur nos habitudes de vie à l’intérieur de nos maisons… Environ 37 % des foyers devront souscrire un abonnement plus élevé car Linky n’accepte aucune tolérance. Donc si on dépasse, ça disjoncte. »
Les arguments d’Enedis pour lancer ce vaste programme sont la réalisation d’économies d’énergie et financières, avec un programme qui va créer de l’emploi, et qui est indispensable pour assurer la transition énergétique. L’idée est que, grâce à ces compteurs communicants, les fournisseurs d’électricité « pourront mieux anticiper nos consommations, parce qu’en étudiant la courbe de charge, ils pourront voir les moments de la journée où l’on consomme trop, ceux où ça va, et donc modifier nos comportements en fonction de cette courbe et tout ce que l’on peut en déduire. »
L’Allemagne, très avancée dans le domaine des énergies renouvelables, a décidé d’équiper de compteurs communicants seulement les gros consommateurs, principalement les industries consommant beaucoup d’énergie, ce qui suffit pour lisser les pics de consommation.
Les nombreuses questions posées ont concerné le problème des ondes et de champs électromagnétiques, les risques sanitaires, mais aussi la destination de toutes les données personnelles.
Des communes ont déjà pris des délibérations s’opposant à l’installation de ces compteurs. Mais aujourd’hui, s’agissant d’une loi, les élus locaux présents à cette conférence ont abordé la question des recours envisageables administrativement aussi bien pour eux que pour leurs citoyens.