Ces statues du XVe siècle LIVRE. qui montrent leurs émotions

Claude Ponsot, l’auteur, et Henri Bertand, le photographe, donnent vie à la statuaire du XVe siècle en Franche-Comté dans un livre qui vient de paraître chez Mêta Jura.

Détourées, apparaissant le plus souvent sur fond noir en page de droite, les statues photographiées par Henri Bertand semblent presque prendre vie, presque s’adresser à celui qui les regarde. En pierre ou en bois, parfois polychromes, elles sont mises en valeur dans un livre que Claude Ponsot a consacré, pour une deuxième mouture, à la statuaire du XVe siècle en Franche-Comté. L’ouvrage vient de paraître chez Mêta Jura.

L’observateur des images comprend facilement comment l’auteur a pu se prendre de passion pour les oeuvres des sculpteurs de la cour de Bourgogne. Claude Ponsot a retenu plus particulièrement trois artistes, « un choix véritablement personnel », en l’occurrence Claus de Werne (1380-1439), Jean de la Huerta (1413- après 1462) et Antoine Le Moiturier (1425 - après 1497). Mais il a aussi sélectionné des oeuvres anonymes. Peu importe : « L’essentiel n’est-il pas de percevoir l’émotion que l’artiste a su faire passer à travers son oeuvre ? C’est là qu’est le génie servi par le talent : savoir communiquer », écrit l’auteur dans sa préface.

Sur les pages gauches de l’ouvrage, chaque oeuvre est décrite en détail. Ces précisions portent sur la façon d’être vêtu, l’expression du personnage sculpté. Tel saint Thibaut, à la collégiale Saint-Hippolyte de Poligny : « Le visage, aux traits subtilement modelés, dégage une grande aménité ». Au même endroit, l’attitude de Marie enfant est également remarquable au côté de sa mère Anne éducatrice. Nul doute, elle est studieuse et attentive. Saint Jean de calvaire, au sein de la chapelle Notre-Dame Libératrice de Salins-les-Bains, affiche une expression on ne peut plus criante : « La tête levée et le visage tourné vers le Christ expriment doute et désarroi. Les mains jointes traduisent la détresse. »

Les oeuvres étudiées - une cinquantaine au total, remarquables - peuvent être appréciées pour la plupart dans les églises du Jura, en particulier à la collégiale Saint-Hippolyte à Poligny. Mais encore, par exemple, au Metropolitan Museum of Art à New-York ou au musée du Louvre à Paris.