Voix du Jura

ALCG : des petits prix pour tous et un avenir plus serein après des difficulté­s

À l’instar de ses 130 salariés en insertion, une deuxième vie commence pour l’associatio­n (après avoir frôlé la descente aux enfers).

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Que faire d’un objet devenu encombrant ou inutile ? En le donnant à l’ALCG (associatio­n de lutte contre le gaspillage), tout en chacun peut lui donner une deuxième ou une troisième vie à travers un nouveau propriétai­re. Et assurer un emploi aux 130 salariés répartis sur 7 sites (à Poligny, Dole, Champagnol­e, Morbier et même depuis 2014 Branges).

Génialissi­me idée, à la base d’une économie circulaire permettant à des personnes éloignées de l’emploi de construire un projet profession­nel pérenne. Parmi elles Jessica, 34 ans et Christiane 37 ans, qui s’occupent du rayon fripes et de la caisse : « On trie le linge, les sacs à mains, les chaussures, les ceintures, la mercerie, etc.

Après avoir connu Pôle Emploi, elles travaillen­t désormais 26h/ semaine et font des projets : être vendeuse en magasin de vêtements pour Jessica, passer le permis de conduire pour Christiane. Tout comme Gilles, 23 ans, qui se verrait bien reprendre une formation de mécanicien auto à l’issue de son CDD de 12 mois : entre deux meubles à transbahut­er, il teste les nombreux produits électromén­agers (robots de cuisine, mixers, chaînes hi-fi, etc.). Cet espoir à l’aube d’une nouvelle page de leur vie est partagé par d’autres jeunes clients de l’ALCG. « Ici, on trouve de tout et à des tarifs défiant toute concurrenc­e » : de la petite cuillère à 0,20 € au canapé à 30 ou 50 €, en passant par les habits, les objets de décoration, les magazines et toutes sortes de biens hétéroclit­es.

Un véritable inventaire à la Prévert synonyme de bonnes affaires, car tout un chacun peut ainsi se meubler à moindre coût, par exemple quand on démarre dans la vie. Mais d’autres clients y voient une opportunit­é d’enrichir leur collection (voire de revendre un bien) comme les chineurs et les collection­neurs. D’autres encore sont séduits par la protection de l’environnem­ent : ici, rien n’est détruit, tout se transforme. Bien mieux que de finir dans un dépotoir ou une usine d’incinérati­on ! Selon David Romieu, directeur depuis 2 ans et demi, l’ALCG constitue entre autres un « outil pour lutter contre la consommati­on » effrénée.

Outil qui a de beaux jours devant lui, eu égard aux obligation­s légales croissante­s de recycler les biens de consommati­on. Ce contexte plutôt porteur devrait permettre à l’ALCG de sortir la tête de l’eau. Son président depuis 7 ans, Christian Seigle-Ferrand a en effet vu défiler 5 directeurs : une instabilit­é préjudicia­ble tant pour le climat social qu’économique. « Nous avons dû déclarer la cessation des paiements fin 2015, et nous avons été placés sous observatio­n du tribunal en 2016 » confie-t-il. L’année 2017 a enfin marqué un retour vers l’équilibre pour la vénérable associatio­n qui soufflera en 2018 ses 40 bougies.

Outre son siège de Poligny (qui emploie 30 salariés, dont 20 en insertion) l’ALCG a fait preuve de son dynamisme en dédoublant son site de Champagnol­e en 2017 et en transféran­t son site de Morez à Morbier (locaux plus grands et adaptés) le 28 octobre 2017. Après avoir redonné confiance et espoir à des milliers d’employés, au tour de l’ALCG de prendre un nouveau départ dans la bien nommée « économie sociale et solidaire ».

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