Tourisme, services publics et nouvel organisme de formation

Le conseil communautaire du 20 décembre a innové, en particulier pour proposer des formations dans la mécanique de précision.

« Pour exister touristiquement en dehors du Jura, il faut s’unir sous l’égide de son drapeau » : pour Clément Pernot, président de la communauté de communes Champagnole Nozeroy Jura (CCCNJ) la promotion touristique de celle-ci passera donc par la marque et l’identité « Jura ».

Un nom qui selon lui fait écho bien au-delà de notre territoire, et ce n’est pas Gérard Cart-Lamy, vice-président au tourisme, qui dira le contraire : « J’ai été étonné par les chiffres communiqués le 20 décembre par le Comité départemental du tourisme ». Dans les destinations touristiques de notre grande région, la notoriété du Jura est en effet deux fois plus élevée que celle que celle de la Bourgogne…et sept fois plus élevée que la Franche-Comté ou le Doubs. Pour en tirer parti, il faut selon Clément Pernot « prendre un nouveau virage et développer les offres printemps et automne en complément des offres été et hiver pour faire valoir nos atouts ». Autre piste envisagée : investir dans des infrastructures permettant aux touristes de rester un ou eux jours de plus sur le territoire.

Pour toutes ces raisons, CCCNJ a repris non seulement la compétence, mais aussi une partie du personnel de l’office du tourisme. « Tous les salariés en CDI de l’office du tourisme retrouveront un poste en CDI, soit à la comcom, soit dans la nouvelle association » a précisé Gérard Cart-Lamy, pour un total de 8 postes (soit 3,7 postes à la comcom, soit 2,7 postes dans l’association tourisme). Deux nouveaux postes seront par ainsi créés à la comcom à partir du 2e trimestre 2018 : adjoint d’accueil numérique et animateur numérique, l’office du tourisme ayant décidé de « sortir de ses murs » pour aller audevant des internautes. A l’instar du tourisme, la comcom sera désormais l’interlocuteur privilégié pour l’activité ski nordique.

L’ex-imprimerie Gresset (bâtiment IFCO) va trouver une nouvelle vie. Ainsi en a décidé CCCNJ en achetant pour 100 000 € ce vaste bâtiment, situé rue du général Leclerc à Champagnole. Lionel Baud, PDG du groupe Baud a pris le taureau par les cornes : face à la difficulté de trouver des ouvriers qualifiés sur son secteur d’activité (le décolletage de pièces à partir de 0,5 mm et l’usinage de précision), le chef d’entreprise souhaite assurer lui-même leur formation. On n’est jamais mieux servi que par soi-même : tel pourrait être l’adage de cette opération rapide et ambitieuse. « Ce projet est monté à la hussarde » a précisé Clément Pernot, avec l’objectif de voir le centre de formation ouvrir ses portes en mars-avril 2018.

D’ici là, il faudra rénover et adapter les lieux -qui étaient squattés régulièrement depuis plusieurs années- pour un montant de 29 000 € afin qu’ils puissent recevoir dans un atelier des machines de grande taille. Sont également prévus un hall, un bureau, deux salles de formation et une salle de détente. Pôle emploi sera partenaire de l’opération en termes de recrutement par simulation. Une procédure en plein développement au cours de laquelle les candidats ne sont plus jugés sur leur C.V., mais sur leurs aptitudes réelles lors d’une mise en situation. « Une trentaine de personnes pourraient être formées par an » a précisé le président Pernot, une bonne nouvelle pour l’emploi local et pour l’économie, puisqu’il faudra « héberger et nourrir ces stagiaires » (durant des sessions de 11 semaines, ouvertes à tous et sans condition d’âge). Contrairement à certaines rumeurs, Clément Pernot a indiqué qu’aucun autre investisseur (à part Lionel Baud) n’était partie prenante dans l’ex-usine IFCO.

Le schéma départemental d’amélioration des services au public 2017-2022 a tout d’une mystification. C’est en substance ce qui est ressorti des débats assez houleux à propos de cette nouveauté. Initié par le gouvernement pour « mieux répondre aux usagers dont certains éprouvent des difficultés à accéder aux transports, aux commerces de proximité, aux services de santé, à l’emploi et de manière générales aux services », il n’a pas fait l’unanimité au sein de conseil. Le schéma départemental a été adopté comme un pis-aller (en dépit d’une douzaine d’abstentions), mais Claude Parent, vice-président, n’a pas mâché ses mots : « Au lieu d’amener des services, il faut d’abord de ne pas perdre ceux qu’on a », citant en exemple les services de la trésorerie. « Nous avions signé un contrat pour une permanence deux fois par semaine à Nozeroy, et on revient déjà dessus au bout d’un an ». Clément Pernot a également fait état d’un message du personnel de l’hôpital de Champagnole, évoquant un risque de suppression des consultations non programmées…