La liberté de choix ? Mais quelle liberté ?
Sommes-nous libres de nos choix, intellectuels, philosophiques, religieux ?
A l’heure où François de Rugy, président de l’Assemblée Nationale, a décidé d’interdire à l’intérieur de celle-ci l’ensemble des signes d’appartenance – politiques, philosophiques, politiques -, me revient en mémoire un débat qui s’était tenu voici quelques années au Carcom. Ce questionnement, il n’est pas un prêtre jurassien qui ne l’ait déjà entendu maintes fois : « On ne fait pas baptiser notre enfant maintenant, il choisira plus tard, quand il sera grand. » Au Carcom, le propos était d’un similaire, un tonneau ayant la même contenance mais se différant par le contenu. Je le résume : Les religions étant aliénantes – pardi ! -, il convient de ne pas embrigader les enfants en les conduisant tôt au temple, à l’église ou à la synagogue. C’est bien plus tard qu’usant de leur libre-arbitre et grâce aux facultés offertes par la raison qu’ils seront en mesure de choisir. Tu parles, Charles ! Que répliquer ? D’une part, la pratique de sa religion est un exercice complètement libre. Si ça ne l’était pas, temples églises et mosquées devraient être pleins à craquer chaque fin de semaine, ce qui est loin d’être le cas (entre parenthèses, il est arrivé que des responsables musulmans demandent que l’on ne construise plus de mosquées sur le sol français, celles qui existent s’avérant en nombre suffisant…). L’autre réponse consisterait à dire cela. Vous dites de votre enfant qu’il choisira plus tard. Mais choisir entre quoi et quoi ! Choisir suppose une liberté de choix. On choisit entre telle ou telle chose, entre tel argument et telle conception, mais allez choisir quand il n’y a rien à choisir. Comment demander à un jeune de se déterminer, par rapport à une religion ou à une philosophie, quand l’école, la famille et la société ont tiré un trait sur tout ce qui s’apparente à une quelconque vie intérieure ou à un semblant de verticalité ? Les familles et les institutions font généralement ce qu’elles peuvent. Le problème, c’est qu’elles peinent à lutter contre un courant qui est en train de tout emporter. La culture de l’écran, de l’éphémère, via la téléréalité, jeux et feuilletons débiles est telle que tout se trouve aplati, réduit au néant. Donc, au bout du bout, il n’y a plus rien à choisir.