« Nous irons jusqu’au bout pour défendre l’hôpital de Saint-Claude ! »
Mercredi dernier, plus de 500 personnes réunies dans la cour de l’hôpital ont fait savoir que :
La mobilisation ne faiblit pas à Saint-Claude. Mercredi 24 janvier, plus de 500 personnes étaient présentes dans la cour de l’hôpital pour témoigner de leur volonté de maintenir les services menacés de fermeture à la fin du mois de mars : la pédiatrie, la maternité et la chirurgie qui ne serait plus qu’ambulatoire.
Les hauts jurassiens étaient réunis aux côtés du Comité de défense et de soutien de l’hôpital conduit par André Jeannet pour manifester leur soutien « aux personnels dévoués en souffrance, pour promouvoir une politique de santé digne de notre histoire, de notre époque et de notre pays » déclarait-il en faisant aussi allusion aux autres services publics dans la tourmente. « Ras-le-bol ! Nous ne lâcherons rien ! », ajoutait-il en faisant référence aux difficultés rencontrées dans d’autres établissements du Jura et de France. Il annonça que le député d’Oloron Sainte-Marie Jean Lassalle sera à Saint-Claude le jeudi 15 février à la salle des fêtes de Saint-Claude à 20 h 30.
L’ancien maire Francis Lahaut a pris le relais pour souligner l’importance de la mobilisation dans le Haut-Jura et au-delà. « Jean Lassalle sera présent avec des élus d’autres régions. Ce que nous vivons à SaintClaude n’est pas unique et des convergences nationales se font jour. Ce que l’ARS veut nous imposer n’est pas acceptable ».
Il s’arrêta alors sur chirurgie ambulatoire. « Plus on réduit la durée d’hospitalisation, plus on peut fermer de lits et diminuer les effectifs. Selon l’association française de chirurgie 46 % des opérations se font en ambulatoire en France. À Saint-Claude, nous sommes déjà à plus de 50 % et bien mieux placés que Lons. L’objectif national est d’aller à 66 % en 2020 ; ce qui est une parfaite aberration. Car malgré ces progrès, le vieillissement de la population change la donne. Les patients doivent être hospitalisés avec une prise en charge plus longue, plus complexe. Et puis, on ne pourra jamais faire que de l’ambulatoire à Saint-Claude, car il n’y aura aucun chirurgien pour se livrer à cette seule activité ! ».
L’élu rappela alors : « L’avenir de Saint-Claude c’est l’histoire de Champagnole. Son hôpital avait toutes les activités et aujourd’hui il n’y a plus rien. À Saint-Claude, depuis la mise en place d’une nouvelle direction déléguée, la permanence des soins n’est plus assurée en chirurgie viscérale, en chirurgie orthopédique et en maternité. À plusieurs reprises et sans que la population en soit informée, il n’y a pas eu de praticien de garde dans ces activités. C’est une situation qui n’était jamais arrivée par le passé. Et si la maternité venait à fermer, nous serions confrontés à des situations difficiles, comme en a connu récemment l’hôpital d’Oloron. Il nous faut des praticiens avec des moyens financiers qui nous permettent de répondre aux exigences du service public avec des hôpitaux de proximité et pas des usines ». Et de dire qu’en 2017, la maternité de Saint-Claude a enregistré 307 accouchements. « Du 1er au 21 janvier, il y a eu 17 accouchements à la maternité de Saint-Claude avec des mamans venant de Morez, Lamoura, Larrivoire, Saint-Laurent-en-Grandvaux, La Chaumusse, Clairvaux-lesLacs, Saint-Claude… Voilà l’utilité de la maternité de Saint-Claude ! Mais en huit mois, aucun obstétricien gynécologue n’a été recruté par l’administration provisoire ! ».
Francis Lahaut a aussi fait référence à la loi Montagne dont un article précise : « que le projet régional de santé doit garantir aux populations un accès par voie terrestre à un service de médecine générale, à un service d’urgence médicale, à un service de réanimation ainsi qu’à une maternité dans des délais raisonnables non susceptibles de mettre en danger l’intégrité physique du patient en raison d’un temps de transport manifestement trop important… On a vu récemment comment on se déplaçait dans le HautJura ! Il faut maintenir l’hôpital avec tous ses services et avec ce que l’on reconnaissait naguère l’exception géographique qui n’est pas une vue de l’esprit ».
Un moratoire de cinq ans est ainsi demandé pour que toutes les propositions soient étudiées dans le détail. « Il n’y a pas urgence à fermer. La seule urgence est l’avenir de l’hôpital et des Haut-Jurassiens ». Plusieurs interventions ont été apportées par les anciens médecins, le maire, le président de Haut-Jura Saint-Claude et des représentants syndicaux.
Pour cette mobilisation, le photographe Haut-Jurassien Gérard Benoit-à-la-Guillaume s’était déplacé avec 216 bouilles à lait dont les participants se sont munis pour se faire entendre ! En espérant que l’écho sera entendu jusqu’aux fenêtres de l’Agence Régionale de Santé.