■MOIRANS-EN-MONTAGNE Les pêcheurs tirent la sonnette d’alarme pour le lac de Vouglans
Les pêcheurs alertent sur la menace qui plane sur plusieurs espèces de poissons et sur la biodiversité dans le lac de Vouglans.
Vendredi dernier, la Gaule moirantine a tenu son assemblée générale à la salle des fêtes en présence de plusieurs pêcheurs clairvaliens témoignant après l’adoption de la réciprocité totale entre les deux associations, d’une volonté d’avancer de concert sur des questions importantes dont la situation du lac de Vouglans.
Dans son rapport moral, le président Arnaud Fourrier a déploré que la retenue ne soit pas, comme les autres lacs du département, classé en première catégorie. « Vouglans est le seul lac du Jura où des espèces vulnérables et menacées comme le brochet, ou surpêchées à certaines périodes comme le sandre, ne peuvent être protégées. Les AAPPMA sont à ce jour privées de leurs missions premières de protection des milieux aquatiques, rendant cette situation infondée et totalement inacceptable. Sans cette harmonisation avec le reste du Jura, c’est l’avenir de la pêche de loisir sur Vouglans et dans le département qui est menacée. Les réserves obtenues il y a deux ans, ont été le point de départ concret de nos actions, mais ne suffisent pas ». C’est pourquoi le 19 mai 2017, les administrateurs de la Gaule moirantine et ceux des Pêcheurs clairvaliens ont conjointement voté le maintien de Vouglans en première catégorie piscicole avec une « harmonisation de la réglementation pêche ave celle du reste du département dès 2018 ». Celle-ci comprend une taille légale de capture du sandre de 50 cm contre 40 actuellement, 60 cm pour le brochet contre 50, 35 cm pour le corégone contre 32 ains qu’un quota de trois carnassiers par jour et par pêcheur dont 2 brochets au maximum. « Autant de dérogations absolument indispensables », ajoutait le président, en regrettant qu’aucune date n’ait encore été fixée pour la tenue de la commission « grands lacs intérieurs » compétente en la matière.
L’autre sujet de préoccupation des pêcheurs du secteur concerne les travaux envisagés par EDF toujours à Vouglans. Ceux-ci comprennent des marnages estivaux « qui impacteraient directement les zones de refuge, de nourrissage et d’habitation de nombreuses espèces aquatiques ». Et d’ajouter « Moins de poissons, moins de pêcheurs, moins d’argent pour les associations de pêche, moins de moyens pour protéger la ressource… mais également moins de retombées touristiques et économiques liées à la pêche ; ce qui représente une dizaine d’emplois directs localement ».
Présente à cette réunion, Marie-Christine Dalloz, députée et conseillère départementale du canton, a rappelé toute sa mobilisation concernant la retenue de Vouglans, tant au sein de la cellule d’alerte de la basse vallée de l’Ain, qu’auprès d’EDF. « On ne peut pas accepter qu’autant de choses aient été faites à Vouglans (à commencer par l’inondation de la vallée) pour que tout soit mis à mal aujourd’hui. Au-delà de l’avenir piscicole, c’est tout l’équilibre général du territoire qui est en jeu », ajoutait-elle.