Une association pour offrir deux oreilles à Quentin
Les chauffeurs de taxi du Jura sont assez remontés : déjà très irrités par le projet d’abaisser la vitesse sur les routes nationales et départementales à 80 km/h, ils se disent franchement mécontents de la hausse des tarifs de 1,1 % seulement accordée par leur ministère de tutelle. Réunis en assemblée générale vendredi dernier, les membres de la FTI 39, présidée par Jean-Michel Charnu, parlent même d’une « profession en danger. » D’autant que de grands groupes convoitent sans vergogne le transport des malades, financé par la CPAM, qui représente aujourd’hui une grande part de leur activité. « Il y a aussi la hausse du prix du gazole, l’augmentation des péages d’autoroutes et des assurances qui vont venir plomber nos trésoreries, sans parler, pour ceux qui ont des employés, des hausses des charges sociales », déplore Jean-Michel Charnu. « Le Gouvernement cherche-t-il à nous faire disparaître du paysage français ? Pourtant, les artisans remplissent les caisses de l’Etat. »
Augmentations
Si la hausse accordée de 1,1 % ne passe pas, c’est parce qu’elle arrive après trois années sans augmentation pour les taxis, qui ont pourtant fait d’autres propositions pour ne pas pénaliser leurs clients par une augmentation trop importante du prix de la course. « Le Gouvernement peut jouer sur le niveau de l’exonération de la TIPP qui pourrait nous permettre de récupérer de 100 à 300 € par voiture. Les taxis sont vus comme des rentiers, des gens riches, mais les gens ne voient pas que l’on travaille 70 heures par semaine ».
Au niveau national, les différents syndicats essaient de constituer une intersyndicale pour porter des revendications communes et peser plus fort face au Gouvernement. Car, comme le soulignait Ahmed Senbel, le président national de la FNTI venu assister à l’assemblée jurassienne, « c’est l’individualisme qui tue la profession alors qu’il faut montrer au Gouvernement que nous sommes une profession unie. »