Cora : des salariés amers et inquiets
Les restructurations entreprises par le groupe Cora sur ses 60 magasins se traduisent jusqu’à présent par des départs dans l’opacité.
Après que la comptabilité et la maintenance ont été impactées (54 postes en moins sur 371 selon certains chiffrages) par les mesures initiées en 2015, est venu le tour du service aprèsvente. Hôtesses, chef SAV et techniciens, c’est 543 salariés : « En avril on nous a annoncé sa restructuration, puis en juillet qu’il serait fermé au 31 décembre 2017, alertent des salariés, mais finalement ce n’est pas encore le cas ». Pourtant « des listes de postes de reclassement en interne ont été publiées, en trois vagues ; les collègues ont cru qu’ils devaient se positionner et certains ont démissionné. Cora refuse de dire combien ils sont, peut-être 37. Resteraient 84 personnes pour lesquelles un licenciement est envisagé. » Le plus choquant pour ces salariés n’est pas des licenciements qu’ils sont en partie prêts à admettre, mais la méthode : « Depuis 2015, pour chaque secteur on fait traîner les choses sur des mois, les salariés sont démoralisés et déboussolés. On nous cache les informations, indique un salarié qui juge prudent de garder l’anonymat. Ces propositions de reclassement n’étaient assorties d’aucune précision sur les conditions de départ pour ceux qui refusent ». Et d’ajouter : « Dans les faits, les chefs se voient proposer des postes équivalents, les autres sont renvoyés à des postes de statut inférieur ou sans rapport avec leurs capacités : formation pour devenir boulanger, travailler en poste d’accueil, etc. ». En août, 34 salariés ont interrogé la direction du personnel par courrier recommandé ; mais selon plusieurs d’entre eux les réponses n’ont pas permis de bien comprendre ses réelles intentions. Actuellement, un plan de sauvegarde de l’emploi « qui aurait dû être présenté depuis longtemps », est en cours de discussion avec les élus du personnel et ne permet ni aux syndicats, ni à la direction de communiquer. Mais au vu de ce qui s’est produit jusque-là, le scepticisme l’emporte chez les salariés plus engagés. En moyenne l’ancienneté du personnel de Cora est de 21 ans de fidélité à leur employeur.