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L’économie Jurassienne va mieux, mais au Tribunal de commerce, le président Michel Di Martino regrette que les entreprises en difficulté se fassent souvent connaître trop tard…
Si le Tribunal des prud’hommes de Lons est désormais dirigé par une femme (lire page précédente), deux dames ont également fait leur entrée au tribunal de commerce à l’occasion de l’audience de rentrée 2018 : Delphine Monrolin, diplômée de l’École de Management de Lyon et Cécile Gourmelon, titulaire d’une double maîtrise de droit et d’économie. « Ce n’est pas encore la parité, mais pour nous, c’est une nouveauté », a expliqué le président, Michel Di Martino, qui a également souhaité la bienvenue à un troisième juge, Thierry Pageaut, diplômé d’Émologie et salué l’engagement des deux juges sortants : Michel Bulabois, atteint par la limite d’âge de 75 ans, et Charly Thévenod, « qui a préféré continuer à exercer son mandat de conseiller municipal et a cessé ses fonctions, afin de respecter les règles d’incompatibilité imposées par la loi ».
Les trois bassins en progression
Ceci étant, Michel Di Martino confirme l’embellie économique sur le Jura : « Le chiffre d’affaires du département a franchi la barre de 10 milliards en 2017, en progression de 6,35 % par rapport à 2016. Nos trois bassins sont en progression avec une mention spéciale pour le bassin de Dole. Les exportations et livraisons intra-communautaires ont progressé de façon très importante, de 27 %. Le commerce extérieur représente 10,30 % de notre activité. La TVA payée par les entreprises progresse
de + 5,5 %. » Dans le détail, l’agriculture progresse de + 5 %, l’industrie de + 13,5 %, le commerce de + 2 %, le BTP constructions de + 3,60 % et l’hôtellerie - restauration de + 10 %. « Le chômage a aussi diminué, mais reste à un plancher qui peut être structurel de 7 %, parmi les plus bas de France. »
La protection des entreprises
Sur les difficultés des entreprises, 14 dossiers ont été examinés en conciliation en 2017 contre 26 en 2016. 164 procédures collectives ont également été ouvertes en 2017, contre 158 en 2016, soit une petite hausse de 6 dossiers, « ce
qui n’est pas significatif »,a estimé Michel Di Martino qui a cependant regretté d’avoir trop de liquidations directes
(96) : « Le droit français des entreprises en difficulté est un droit remarquable, encore faut-il que les entreprises et leurs conseils sachent l’utiliser…
et poussent la porte du Tribunal, au bon moment ! » Et de rappeler que l’objectif de la loi est aujourd’hui le sauvetage
de l’entreprise : « Un dirigeant doit toujours prendre sa décision avant que le niveau de trésorerie de son entreprise ne compromette toutes solutions. En clair, il ne faut pas attendre que la situation soit irrémédiablement compromise et sans issue. La vie de leur entreprise en dépend. »