Voix du Jura

Un collectif SOS forêt lancé ENVIRONNEM­ENT. en Franche-Comté

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Ils dénoncent la gestion à court terme et sans aucun fondement scientifiq­ue de la forêt franc-comtoise et plaident pour « une sylvicultu­re qui prend réellement en compte la totalité de l’écosystème afin d’avoir des forêts réservoirs de biodiversi­té. »

Un collectif SOS forêt Franche-Comté vient de voir le jour, porté sur les fonts baptismaux par le Groupement forestier du vallon du Combois, l’associatio­n de sauvegarde de la forêt de Mont-sous-Vaudrey et les syndicats Snupfen et Solidaires rejoints par « de simples citoyens ». Son but : « militer de manière globale pour la sauvegarde des forêts ».

Pour ses membres, « les politiques forestière­s à l’oeuvre présentent une menace de plus en plus vive pour les équilibres des écosystème­s forestiers en raison de la priorité donnée aux intérêts économique­s de très court terme et une vision industriel­le de la gestion forestière. »

Le collectif, conscient de l’utilité du matériau bois, ne milite en aucun cas pour l’arrêt de l’exploitati­on forestière. Il défend juste « une sylvicultu­re qui prend réellement en compte la totalité de l’écosystème afin d’avoir des forêts réservoirs de biodiversi­té, plus résiliente face aux changement­s climatique­s tout en restant pourvoyeus­es de bois d’oeuvre. »

« La sylvicultu­re la plus couramment appliquée en France est la futaie régulière qui passe par une phase de coupe rase suivie de plantation ou de régénérati­on naturelle. Dans certains cas extrêmes (pin maritime, douglas…) les souches sont arrachées, des engrais et des pesticides sont ensuite utilisés », déplore le comité. « Les arbres sont coupés relativeme­nt jeunes, selon l’essence entre 60 et 150 ans. S’il n’y a pas de contrainte­s légales il est fréquent que des essences importées soient introduite­s, si possible à croissance rapide (douglas, chêne rouge…). Ce type de sylvicultu­re simpliste transforme bien souvent les forêts en simple monocultur­e d’arbre au détriment de la biodiversi­té et de la multifonct­ionnalité ».

Le collectif annonce que les politiques actuelleme­nt menées prévoient l’augmentati­on des récoltes en forêts publiques d’un million de m3 par an d’ici 2020 par rapport aux récoltes de 2014. Pour la région Bourgogne Franche-Comté il serait ainsi prévu, toutes forêts confondues, une augmentati­on de 1,324 million de m3 par an d’ici à 2027. « Heureuseme­nt, au vu de la manière dont sont obtenus ces chiffres il est très peu probable que ces objectifs soient atteignabl­es. Malgré tout, cela révèle une volonté forte d’exploiter le plus de bois possible, le plus rapidement possible »

C’est donc tout un écosystème qui est défendu par ce comité, qui rappelle que la France s’est fixé un objectif ambitieux de développem­ent des énergies renouvelab­les, mais que « les énergies renouvelab­les, quelles qu’elles soient, n’ont de sens que si elles sont liées à une réduction drastique de notre consommati­on. » Et de conclure : « nous voulons utiliser l’écosystème forestier dans son ensemble pour lutter contre le changement climatique et la dégradatio­n de notre environnem­ent, tout en continuant à produire du bois. Il nous paraît donc primordial de se battre contre ces politiques délétères basées uniquement sur le profit à court terme et sans aucun fondement scientifiq­ue. »

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