« La République sociale reste une promesse, un horizon et un combat »
A Montmorot, mardi dernier, c’est devant un parterre bien fourni que Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région, est venue présenter ses voeux et dresser le bilan de ses deux premières années à la tête d’une Bourgogne-Franche-Comté assez partagée entre, d’un côté, une région qui gagne des habitants, bénéficie d’une économie dynamique, créée des emplois et de l’autre, une région empêtrée dans « un sentiment de relégation, de désespoir », qui voit partir ses médecins, ses emplois et ses services publics. C’est pour ces territoires qu’elle souhaite renforcer son action, que ce soit avec le développement de la fibre optique, pour permettre aux entreprises de bénéficier du numérique très haut débit, selon un plan de 162 millions d’euros sur 5 ans (dont 19 millions pour le Jura) ou la revalorisation des centres-bourgs, dont pourraient bénéficier Saint-Amour, Bletterans, Orgelet, Clairvaux-les-Lacs, Saint-Laurent-en-Grandvaux ou encore Saint-Lupicin.
Pour elle, la Région, et singulièrement le Jura, possède de nombreux atouts : la lunetterie, pour laquelle la Région veut poursuivre la promotion auprès des points de vente ; la filière bois ; l’hydrogène, avec une entreprise d’excellence sur le secteur de Dole qui «a tous les atouts pour devenir leader mondial » ; et bien sûr le tourisme et l’oenotourisme, des « pépites » qui pourraient encore se développer, grâce notamment aux possibilités offertes par l’aéroport de DoleJura. « Les touristes Chinois passionnés de vins viendront dans le Jura », a-t-elle ainsi promis. « Certes, ils viendront d’abord à Beaune… mais un jour, ils découvriront les vins du Jura ». Un projet de « cité des vins », analogue à celui de Bourgogne, pourrait d’ailleurs y voir le jour.
L’éducation est l’autre priorité de la Région, avec un investissement de 500 millions d’euros sur 5 ans pour « rendre les lycées plus modernes, plus écologiques, plus connectés » et là encore un déploiement du très haut débit par fibre optique qui devrait être achevé d’ici juin 2018. Dans les assiettes des lycéens, les produits bio et locaux devraient aussi être plus présents, avec l’ambition d’arriver au moins à 50 % de produits locaux dont 20 % de bio. « Si avec ses 14 millions de repas, la Région peut sécuriser un débouché pour les agriculteurs locaux, il faut le faire », estime Marie-Guite Dufay, qui pour cela met en avant « l’exemple de la ville de Lonsle-Saunier » et ses « préoccupations écologiques ».
Et après avoir évoqué la transition énergétique, l’économie sociale et solidaire « qui est quelque part la marque de fabrique du Jura avec ses coopératives et ses fruitières », le ferroviaire - avec l’engagement de verser 6 millions d’euros pour régénérer la Ligne des Hirondelles et un engagement de prendre 40 % des travaux de la ligne du Revermont -, ou encore la lutte contre les déserts médicaux, Marie-Guite Dufay de conclure par le souhait de voir s’instaurer en BourgogneFranche-Comté « une société plus fraternelle » : « la République n’est jamais acquise, la République démocratique et sociale reste une promesse, un horizon et un combat. »