■SAINT-GERMAIN-LÈS-ARLAY Ophélie Béraudier, un espoir du rugby féminin
La jeune fille de 16 ans est la seule Jurassienne à se perfectionner dans le domaine du rugby au Pôle espoirs féminin de Lille, tout en jouant au Lille Métropole Rugby Club Villeneuvois.
Finalement, après trois ans de pratique de la natation, Ophélie Béraudier est revenue à ses premières amours : le rugby, qu’elle a découvert au Cercle sportif lédonien (CSL) parce que son frère Yann le pratiquait. Stéphanie, la maman, a aussi baigné dans ce sport, à l’encadrement et sur le terrain. Et encore Patrice, le papa, qui a entraîné les filles et joué en amateur.
Ophélie Béraudier vient tout juste d’avoir 16 ans et elle a parcouru un sacré chemin. « J’aime l’esprit d’équipe, le combat, l’adversité », énumère-t-elle. Le challenge et la compétition aussi. Au début, elle se trouvait seule parmi les garçons. Puis elle a évolué avec d’autres filles. En 2015, elle a intégré l’équipe féminine de Franche-Comté, participant à des compétitions et des tournois. Sa ténacité a porté ses fruits. En 2016, elle a suivi les entraînements, à raison de deux jours pendant toutes les vacances, au Centre d’entraînement territorial, où le physique et l’endurance ont été mis à l’épreuve. Repérée, la jeune habitante de SaintGermain-lès-Arlay prenait part en fin d’année à un tournoi de détection, avec quelque 200 autres joueuses, à Migennes (Yonne). Cette épreuve était une présélection à l’échelle du Grand-Est pour intégrer le Pôle espoirs féminins de Lille. Il existe trois autres pôles du même en type en France : à Toulouse, Rennes et Issoire.
Sur quinze joueuses repérées à Migennes, neuf ont finalement convaincu les experts du rugby. Parmi elles, Ophélie Béraudier, qui a donc vécu sa rentrée scolaire 2017 au Pôle espoirs féminins de Lille, loin de son Jura natal. La seule du Jura, et pour la première fois.
Les heures de cours généralistes de la jeune rugbywoman jurassienne sont destinées à préparer un bac pro commerce. Et à côté de cet enseignement principal, l’exercice physique va bon train. Ce dernier se partage entre les séances de musculation le matin avant les cours, deux fois par semaine ; les entraînements après les cours, du lundi au vendredi, et le vendredi midi ; ou encore les séances de rugby le mercredi après-midi. Ce qui représentera, en fin d’année scolaire, 450 heures de cours et 400 heures de rugby. Sans compter les matchs qui sont joués le week-end, soit deux fois par mois environ en période scolaire.
Ophélie Béraudier possède une double licence : l’une au club de Lons et l’autre au LMRCV (Lille métropole Rugby clubvilleneuvois). Avec les Lilloises, elle joue en fédérale « moins de 18 ans » à XV, dans la poule 1, en deuxième ligne, en voie d’être formée en troisième ligne. Elle est ainsi amenée à entrer en compétition contre les équipes de Rouen, Caen, Bobigny, Nanterre, Sarcelles, CD95, et Rueil-Genevilliers. « Nous avons perdu seulement un match 5 - 0 », résumait-elle à l’issue du premier trimestre 2017. C’était face à Bobigny/ Terre de France, en novembre. Le 27 janvier, les Lilloises prenaient leur revanche en l’emportant 15-10. Elles se plaçaient ainsi en tête de leur poule.
Ophélie Béraudier ne s’épanche guère sur son parcours. Sans oser afficher des ambitions au sommet, elle souhaite tout simplement « aller le plus loin possible ».