Le personnel de l’Ehpad a fait grève
Les différentes catégories de personnel souhaitent disposer des moyens pour que les résidents soient soignés dans la dignité.
Suite à l’appel à la grève nationale du 30 janvier, le personnel de l’Ehpad d’Arinthod (Établissements pour personnes âgées dépendantes) s’est mobilisé pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et de la prise en charge des résidents. Les grévistes étaient soutenus par des familles présentes qui ont adressé toute leur gratitude aux soignants. « C’est inadmissible de voir la détresse dans laquelle travaillent ces personnes. Pas un jour ne passe sans qu’elles n’aient le sourire, ceci quoi qu’il arrive, avec toujours le mot qui réconforte. Elles sont là jour et nuit pour soutenir nos aînés alors rendons-leur hommage s’il vous plaît en leur octroyant des postes supplémentaires ou tout au moins en n’en supprimant pas. Nous invitons les personnes décideuses à venir se rendre compte du travail que cela engendre. Nous avons tout de même une question : nous payons de belles sommes chaque mois pour le bien-être de nos aînés. Où passe cet argent si on ne peut le reverser pour conserver le personnel ? ». Tels ont été les propos de familles présentes.
Soixante-huit résidents sont accueillis à l’Ehpad. Un poste d’infirmière doit être supprimé en ce mois de février : « La gériatrie, c’est une vraie spécialité, souvent décriée, mais qui a besoin d’une vraie reconnaissance. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour le bien-être des résidents mais bon nombre d’entre nous sont à bout de souffle. Il faut toujours faire plus avec moins de moyens. Les problèmes rencontrés et la souffrance que l’on trouve dans les Ehpad n’ont pas été pris en considération. Nous ne nous sentons plus reconnus dans nos professions de soignants auprès des personnes âgées dont il faudrait pourtant tant prendre soin. Notre devoir est d’accompagner ces résidents dans un véritable projet de vie, car c’est bien de la vie dont il s’agit. Malgré tout cela, nous avons toujours l’envie d’avancer à leurs côtés, de les accompagner. Mais à quel prix ? On parle dans la presse de maltraitance, mais avoir moins de moyens humains pour s’occuper correctement de résidents, n’est-ce pas au fond cela la maltraitance ? Ce que nous souhaitons, c’est permettre aux résidents d’être soignés dans la dignité en donnant au personnel les moyens de faire un travail qui répond à nos aspirations : prendre soin. Nous avons toujours en nous cette flamme pour un métier que nous avons choisi, en nous efforçant de travailler quotidiennement dans l’empathie qui nous maintient pour continuer d’avancer », précisaient quant à eux les membres du personnel soignant.
Le Dr Bergier, médecin libéral intervenant dans l’établissement, a ajouté : « Il faut maintenir les effectifs, valoriser les Ehpad d’une autre façon. L’accueil des résidents doit être fait avec des projets de vie dans lesquels ils seront accompagnés jusqu’au bout par le personnel. Travailler dans les soins avec une logique de gestion comptable ne doit pas continuer. C’est un constat de chaque jour ; il y a un véritable mal-être et une vraie détresse chez les personnels soignants ».