Amour et trahison
Wonder Wheel, un film de Woody Allen
Essayons de laisser de côté les terribles accusations qui portent une ombre menaçante sur Woody Allen.
Pour son 47e film, le cinéaste nous ramène à New York au milieu du siècle dernier, au coeur d’un immense parc d’attraction, un parc que Woody Allen se souvient d’avoir fréquenté. C’est là que nous faisons connaissance avec Humpty (James Belushi, grandiose et pathétique en gardien de manège) et Ginny, sa femme (Kate Winsley dans peut-être son plus grand rôle). Starlette n’ayant pas trouvé son chemin, Ginny erre dans ce parc lorsqu’elle ne sert pas dans un restaurant. Mais voilà, Humpty a eu une autre vie avant Ginny et cette vie lui explose à la figure avec l’arrivée de sa grande fille, Carolina (Juno Temple). En fait, celle-ci vient se réfugier chez son père dans ce coin perdu car elle est poursuivie par des mafieux. Au beau milieu de la plage trône Mickey (Justin Timberlake, convaincant), un maîtrenageur digne d’une couverture de magazine. Les deux femmes vont en tomber amoureuses… Et voilà Woody Allen composant une partition qu’il adore sur l’amour et la trahison. Images somptueuses, couleurs au diapason, cadrages vertigineux, direction d’acteur au millimètre, tout est là y compris hélas une logorrhée envahissante. Est-ce suffisant pour classer ce film parmi les premiers opus de ce réalisateur ? Non, évidemment. Comme Woody Allen nous fait un film tous les ans, attendons le prochain pour juger d’un coup de mou ou d’une panne un peu plus sérieuse. Mais y aura-t-il un prochain ?