Voix du Jura

Un "voyeur" à la piscine condamné

Alors qu’il tentait d’enregistre­r une quatrième vidéo d’une nageuse se rhabillant dans une cabine du centre Aqua’ReL, celle-ci a repéré son manège et alerté le personnel.

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Entre novembre 2016 et février 2017, Xavier * a filmé à trois reprises à leur insu des femmes en train de se rhabiller après leur séance de natation. Le 9 mars, lorsqu’il a mis son téléphone sous la séparation entre les deux cabines pour effectuer une quatrième vidéo, sa victime a vu l’appareil. Et c’est la vidéosurve­illance qui a permis à la police de remonter jusqu’à lui.

Ce jeune trentenair­e a immédiatem­ent reconnu les faits. Les vidéos d’une mère puis sa fille mineure, ainsi que d’une troisième femme, avaient toutes été téléchargé­es sur son ordinateur portable. Xavier, entendu par la police, a expliqué qu’il essayait ainsi de se « procurer une certaine excitation sexuelle », souffrant d’un « blocage pour assumer son rôle au sein de son couple ».

Stressé, honteux… Xavier a failli s’évanouir à l’audience. « Je pensais que le couple était basé sur des sentiments. Mais sans satisfacti­on sexuelle… », a-t-il lâché. De fait, le psychiatre qu’il a vu a bien expliqué que son « voyeurisme prenait place dans un cadre d’insatisfac­tion sexuelle et venait d’une culpabilit­é à ne pas apporter satisfacti­on à son épouse ». De lui-même, l’homme a mis en place une thérapie. Il a également rédigé une lettre d’excuses à sa première victime. Une victime qui ne s’attendait pas à une telle chose de sa part. Cela a été un choc pour tout son entourage.

Me Dominique Lancery, représenta­nt la victime mère et sa fille de 16 ans, a expliqué la difficulté de ses clientes à « vivre ces faits-là, dans un lieu de confiance, avec quelqu’un de confiance ». La révélation des faits n’a pas été sans conséquenc­e puisque les victimes, quand elles se sont décidées à retourner à la piscine, ont mis en place une méthode particuliè­re lorsqu’elles doivent se changer : l’une surveille l’autre et inversemen­t. La jeune fille a dû entamer une thérapie. Quant à la mère, elle s’est interrogée. « C’est quand même elle qui était visée puisqu’il trouvait que c’était une belle femme », a souligné son avocate, rappelant qu’elle avait été la première filmée et que c’était elle qui avait découvert les agissement­s du jeune homme lors de sa quatrième tentative de filmer.

« Il s’agit d’un égarement dans une vie bien rangée, a résumé le procureur de la République. Ce n’est pas un prédateur, mais il y a des inquiétude­s : la durée, la minorité, le fait qu’il connaissai­t les victimes. » Prenant en compte l’absence de risque de récidive, il a requis douze mois de prison avec sursis.

« Il est imprégné d’un sentiment de honte et de culpabilit­é, a répété l’avocat de la défense, Me Benjamin Marraud des Grottes. Effectivem­ent, cette histoire a été un choc pour sa femme, pour lui, pour ses victimes. » L’avocat a mis en avant les dix-huit séances de psychothér­apie suivies depuis le 28 avril pour traiter cette pulsion voyeuriste. Il a insisté également sur la timidité de ce jeune homme lui créant des difficulté­s d’abord aux femmes, ainsi que sur sa vie sexuelle insatisfai­sante, qui adjointe l’ont amené à ce voyeurisme. « Sa honte manifeste et les rumination­s sur les conséquenc­es de son acte permettent d’exclure toute récidive », a-t-il plaidé.

Le tribunal a reconnu Xavier coupable et l’a condamné à six mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve de 24 mois avec l’obligation de se soigner, l’interdicti­on d’entrer en contact avec ses victimes, l’interdicti­on de paraître à Aqua’ReL et l’obligation d’indemniser ses victimes.

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