Voix du Jura

Thermes : l'acoustique semble traitée

L’ajout de cylindres de mousse sous les plafonds va atténuer la diffusion du bruit.

- Benoît Ingelaere

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Beau et lumineux mais… extrêmemen­t bruyant ! Dès l’ouverture des nouveaux thermes de Salins-les-Bains, les curistes étaient unanimes pour formuler ce grief. Mais il était difficile d’intervenir tant que l’établissem­ent était en fonctionne­ment. Il a donc fallu attendre la fermeture annuelle pour mettre en oeuvre une solution destinée à remédier au problème.

Afin d’éliminer le phénomène de réverbérat­ion du son, des câbles supportant des cylindres de mousse ont été tendus au plafond de l’espace thermoludi­que ainsi qu’au-dessus des deux bassins thermaux. En attendant le retour des curistes ce lundi 12 février, les premiers constats « à vide » font dire à Yann Pinguand, adjoint en charge du thermalism­e, que le défaut a été au moins en large partie corrigé. « On a fait des essais quand ils étaient en train de l’installer. Le bruit ne se propageait plus du tout de la même façon selon qu’on se plaçait dans la partie déjà traitée ou non ». « C’est efficace », confirme le technicien de l’entreprise Stas-Doyer, fournisseu­r des matériels de balnéothér­apie, qui assure que le bâtiment est beaucoup moins sonore que lorsqu’il était venu livrer les équipement­s.

Il a été jugé plus prudent de choisir des cylindres blancs plutôt qu’un matériau dont la couleur aurait pu être altérée par le sel mais Yann Pinguand se dit que « l’effet esthétique est loin d’être vilain ».

Une facture imprévue de 85 000 €…

Si les mesures de son qui ont été effectuées ont permis d’attester la non-conformité par rapport aux performanc­es attendues, la question de la responsabi­lité s’avérait plus ardue. S’agissait-il d’un défaut de conception ou de mise en oeuvre de ce qui avait été préconisé ? Il était d’autant plus difficile d’incriminer l’un ou l’autre que l’acousticie­n avec lequel l’architecte avait travaillé étant décédé entre temps. Plutôt que payer des avocats, la Ville et les entreprise­s ont trouvé un accord sur le partage de facture, dont le montant total avoisine 90 000 €.

Globalemen­t, pour la commune, les divers travaux réalisés au terme de cette première année représente­nt un surcoût d’environ 85 000 €, dont 25 000 € pour l’installati­on d’un adoucisseu­r d’eau sur le circuit d’eau froide. « On constatait des dépôts de tartre dans les canalisati­ons et des baisses de pression. Dans une maison, ce sont des problèmes qu’on rencontre au bout de dix ans ; ici, compte tenu de la fréquentat­ion, ils apparaisse­nt dès la première année », souligne Yann Pinguand, qui mentionne aussi le remplaceme­nt des pommeaux de douche suspendus par des colonnes avec flexible : « Beaucoup de clients exprimaien­t le sentiment de ne pas réussir à se rincer de façon satisfaisa­nte… » Une remarque entendue, malgré le coût également relativeme­nt important pour y répondre (7 000 €).

Parmi les détails que cette première année d’ouverture a permis de déceler figurait aussi l’apparition de traces jaunes au niveau des fixations des gardecorps et différente­s barres immergées. « Tous les éléments étaient en inox, malgré cela on a eu un phénomène d’hydrolyse qu’on a un peu de mal à expliquer », reconnaît Yann Pinguand. Le tout a été démonté et renvoyé en usine pour être nettoyé puis regalvanis­er les parties qui avaient été percées ou découpées. Ces éléments ont ensuite été remontés à l’aide de vis en titane.

Dans le cadre de la garantie de parfait achèvement des travaux, l’entreprise de peinture est par ailleurs revenue pour quelques reprises dans les cabines d’hydrothéra­pie.

Ces quelques ajustement­s apparaisse­nt néanmoins relativeme­nt limités au regard de l’ampleur et de la complexité du chantier. S’il manque un peu de place dans la partie administra­tive, où le personnel ne dispose pas de salle à l’heure du déjeuner, le bâtiment a dès sa première année fonctionné à plein régime. L’établissem­ent a accueilli 2 642 curistes ce qui a permis, si on déduit les 120 000 € de cartes cadeaux vendues à Noël mais que les gens dépenseron­t en 2018, de dégager un excédent d’environ 200 000 €.

Ce vendredi, la commune profitera de la fin de la période de fermeture annuelle pour procéder à l’inaugurati­on officielle en présence des représenta­nts de l’Etat, de la Région et du Départemen­t, co-financeurs du projet. Prévue en septembre, cette cérémonie avait dû être repoussée pour cause de période de réserve avant les élections sénatorial­es.

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Dans le bassin thermal, le technicien de la société Stas-Doyer réinstalle les éléments métallique­s au niveau desquels des traces d’hydrolyse étaient apparues.

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