Quelle stratégie pour améliorer la rentabilité de l’aéroport ?
Seul aéroport commercial de BourgogneFrancheComté, l’aéroport de Dole est surtout utilisé par le grand public pour des vols dits « affinitaires » . Il s’agit de trajets effectués par des résidents du territoire sur les vols réguliers Ryanair à destination du Maroc ou du Portugal.
Un trafic sortant
Pour les défenseurs du soutien à l’aéroport dolois, il s’agit de maintenir un service qui profite aux habitants. Dans un audit consacré à l’aéroport et réalisé en 2017, le cabinet Mensia intégrait ainsi dans son analyse une typologie des étrangers résidents potentiellement concernés en BourgogneFrancheComté. Sur 180 000 immigrés recensés dans la Région (Insee 2016), on comptait 15 % de Marocains et 15 % de Portugais.
Reste que ces vols affinitaires concentrent les doutes sur le modèle économique de l’aéroport dolois. « Ce sont des trajets sortant. Les avions qui arrivent ramènent simplement des habitants du territoire » , souligne Michel Neugnot, viceprésident régional en charge des mobilités. « Les retombées économiques indirectes apparaissent ténues : l’équipement sert surtout à des touristes français car le trafic reste positionné sur des vols de départ (trafic dit émissif) » , soulignait en 2015 la Chambre régionale des comptes.
Faible part de l’activité commerciale
Outre ces trajets, l’aéroport dolois sert aussi de support à diverses activités aéronautiques.
Ainsi sur 9 865 mouvements aériens enregistrés en 2023, seuls 774 se rattachent à des vols réguliers; quant à l’aviation d’affaires ( trafic entrant), elle ne représente que 502 vols en 2023. L’essentiel des mouvements concerne l’aviation de loisir (5 675 vols) qu’on peut associer à l’activité de l’école de pilotage (1 495 vols).
Vers une augmentation du trafic ?
Dans ces conditions, le modèle économique permettant d’assurer un financement de l’aéroport reste à déterminer. À la tribune, le 8 mars, les présidents des collectivités désormais partenaires ont évoqué les nécessités de la lutte contre les feux de forêts ou l’hypothèse d’un développement de l’aéronautique électrique. Il se trouve en effet que la société ARDPI qui promeut ce type d’appareil est installée à Gevry, à deux pas de la piste doloise.
Le président du Département du Jura Clément Pernot et ses nouveaux partenaires n’ont pas donné de détails sur leurs projets. Reste l’ambition de développer l’activité et il semble que cela passe par une augmentation du trafic. « Il ne faut pas qu’on reste à 100 000 voyageurs » , notait Dominique Chalumeaux, viceprésident du Département en charge de l’aéroport.